[MUSIQUE] [MUSIQUE] En 2G et en 3G, les stations de base n'étaient pas reliées entre elles. En 4G, elles le sont. Pourquoi? À quoi ça sert? >> C'est nouveau. Il y a une interface entre deux eNodeB en 4G, qui s'appelle l'interface X2. Cette interface est très importante : elle nous permet d'améliorer la coordination entre cellules. Donc c'est vraiment la tendance, c'est d'améliorer cette coordination entre cellules pour diminuer l'interférence pour pas mal de choses. Mais du coup, cette coordination, elle est assez limitée, parce qu'elle est limitée notamment à cause de la capacité de traitement des éléments eux-mêmes. Pour pouvoir améliorer et continuer à améliorer les coordinations entre les cellules, qui sont très importantes, il faudrait délocaliser la fonction liée à cette coordination de l'équipement, la délocaliser et la relocaliser sur le réseau sur des équipements plus puissants, avec des capacités de traitement, en tous cas, plus importantes. C'est vrai que le fait d'avoir une station de base au pied du pylône est une image un peu classique d'avant. Depuis bien des années, on a des stations de base qui sont déjà en mode distribué, qu'on appelle distribué. Dans la première étape, on va avoir, colocalisés au même endroit, tous les équipements, tous les modules physiques qui correspondent au traitement de la bande de base, savoir ce qu'on appelle les BBU. Les BBU, Base Band Unit, sont responsables du traitement du signal en bande de base et, ensuite, ce signal est envoyé par fibre optique à un autre équipement qui s'occupe de le mettre sur la porteuse et faire l'amplification radio, c'est ce qu'on appelle le RRH, Remote Radio Head. Donc il suffirait de prendre tous ces éléments physiques, puisque l'eNodeB c'est ces deux éléments, donc la partie élément bande de base avec une fibre optique, on a le moyen de pouvoir faire ça et de pouvoir les centraliser au même endroit et, du coup, effectivement, en première étape, c'est ce qu'on va faire, c'est ce qu'on va appeler le Centralized RAN, mettre tous les BBU ensembles, on appelle ça aussi Hotel BBU. >> À quoi ça sert de centraliser les fonctions des BBU en un lieu? >> Il y aura une autre étape pour aller plus loin : on va non pas garder le même équipement physique pour les BBU mais on va le porter sur un autre équipement physique. On appelle ça la virtualisation. La virtualisation, en deux mots, qu'est-ce que c'est? Je vais prendre une analogie avec un disque dur. Tout le monde a un disque dur, et vous allez remarquer que sur votre disque dur, souvent on crée des partitions. En fait, on simule, pour le système, une partition C, une partition D, une partition E, on simule au système qu'on a plusieurs disques, en fait on en a qu'un. C'est un peu ça la virtualisation, c'est qu'on crée virtuellement deux disques à partir d'un seul disque physique. Là , on va porter ces machines-là , ces fonctions qui sont sur les BBU, on va les porter sur un autre équipement physique et on va pouvoir en porter, comme ça, beaucoup plus et pas seulement une seule par équipement, donc on va pouvoir porter plusieurs machines virtuelles sur une seule machine physique, ce qui va permettre d'accroître les capacités de traitement et de gérer ça d'une manière centralisée. >> Finalement, ça veut dire que la BBU peut tourner sur n'importe quel type d'ordinateur? >> Exactement. Bon, c'est pas quelconque dans notre cas, puisque c'est pas un ordinateur, mais on peut imaginer qu'effectivement, par un ordinateur quelconque, mais qui aura donc ses capacités propres, et donc la vitesse de traitement, est-ce qu'elle sera adéquate ou pas, il faudrait le vérifier, mais effectivement, c'est un équipement quelconque, banalisé, informatique, qu'on utilisera et non plus des équipement hardware spécifiques qui venaient des télécoms. L'avantage de la virtualisation, ça peut être économique, ça peut être aussi le fait de ce dont on a parlé tout à l'heure, à savoir améliorer la gestion intercellule, qui permettra vraiment de coordonner de meilleure manière, de manière optimum, les différentes cellules puisqu'on était limités par les capacités d'un traitement, on va pouvoir s'affranchir des capacités de traitement parce qu'on aura des machines surdimensionnées et on pourra colocaliser plusieurs machines virtuelles dessus et, du coup, tout va être plus rapide et on pourra, effectivement, un autre exemple, c'est rajouter, peut-être, des équipements dans le réseau, sans vraiment rajouter d'équipement physique dans le réseau, simplement une machine virtuelle qui sera une BBU virtuelle à rajouter. Bien sûr, le RRH, pour l'instant, il faudra vraiment le rajouter physiquement. >> J'ai entendu parler de Cloud RAN, qu'est-ce que ça veut dire? >> Là , c'est toujours dans le process de virtualisation, c'est, on va dire, l'étape ultime, à savoir que le Cloud RAN, on va encore avoir des serveurs spécialisés dans le Cloud, ce qu'on dit le Cloud, le réseau on va dire, et chaque serveur va vraiment avoir une spécialité et, en fait, les tâches informatiques, au lieu d'être centralisées encore dans une machine virtuelle qui est elle-même dans une machine physique, vont être éparpillées dans le Cloud et donc chaque serveur va pouvoir faire une partie de la tâche informatique recherchée, et donc, ensuite, sera centralisée et ramenée, on aura toutes les tâches qui seront effectuées, en fait, à différents endroits par différentes machines. [MUSIQUE] >> On commence à entendre parler de 5G, qu'est-ce que c'est la 5G? >> La 5G, on peut dire, tout d'abord, que c'est la cinquième génération de téléphone mobile, qui fait suite à la 4G et notamment au LTE Advanced. La 5G, c'est d'abord une augmentation du débit avec des débits allant jusqu'à plusieurs gigabits par seconde, ce qui donne un rapport de 1 000 fois plus que les réseaux des années 2010, par exemple, et puis surtout, la 5G, c'est aussi la latence. La latence, c'est le temps que va mettre un paquet pour aller jusqu'à son destinaire, et là , on va être de l'ordre de quelques millisecondes seulement. >> Pourquoi c'est important d'avoir une latence faible? >> C'est important d'avoir une latence faible notamment pour tout ce qui est application critique. On parle aujourd'hui de MCC, Mission Critical Communications. Prenons un exemple. On va avoir, par exemple, un véhicule connecté avec de l'assistance pour la conduite, et si, par exemple, il y a un danger sur la route, on comprend qu'il faut pouvoir réagir très rapidement. On peut prendre d'autres exemples : il y a les smart grids, par exemple, où, là , c'est des unités de production d'énergie et ces unités, elles vont être connectées entre elles, elles vont transmettre seulement des tout petits paquets de données par contre il faut que ça soit donné très rapidement, livré très rapidement. Puis aussi, pour le grand public, là on parle plutôt d'internet tactile, par exemple, c'est-à -dire d'avoir au bout des doigts internet, lorsqu'on veut télécharger un contenu, qu'on l'ait instantanément. Donc tous ces systèmes, en fait, ça va ouvrir plein de nouveaux services comme la vidéo ultra haute définition, plein d'applications qu'on peut imaginer en temps réel, et également, ça va permettre de développer ce qu'on appelle l'internet des objets. L'internet des objets, il faut se rendre compte que, là , c'est un grand challenge pour la 5G, c'est-à -dire qu'on va avoir des milliards d'objets qui vont être connectés et qu'il va falloir prendre en charge. Aujourd'hui, on a déjà son mobile qui est connecté, on a sa montre qui est connectée, on peut avoir ses lunettes, demain on va avoir le véhicule connecté, on peut imaginer un capteur de pression des pneus qui va être connecté au même système, on a notre maison qui va être connectée, donc vraiment, plein de milliards d'applications à prendre en compte. >> Donc là , on a vu un peu les nouveaux services qu'offre la 5G. Côté architecture, est-ce qu'il y a des évolutions, ou est-ce que c'est pareil que la 4G? >> Pour l'architecture, ce qu'il faut peut-être d'abord dire, c'est que la standardisation de la 5G, elle est toujours en cours de définition, donc aujourd'hui, on peut pas avoir une réponse définitive là -dessus. Par contre, ce qu'on pressent aujourd'hui, c'est que ce qui existait déjà en 4G, toutes les fonctions pour le traitement des appels, pour l'accès radio, pour le transport IP, toutes ces fonctions-là , en fait, elles vont toujours subsister, par contre on va essayer de les regrouper toutes ensembles, mutualiser les ressources, et donc tout ça, ça va être faisable à partir d'un réseau avec une architecture en Cloud. Donc le Cloud, ça va être fait grâce, on va dire, à des fonctions type NFV, Network Functions Virtualization, ou encore SDN, Software-Defined Networking. >> Donc la virtualisation des fonctions radio, cette virtualisation, elle peut être faite aussi pour toutes les fonctions? >> Effectivement, et ça ouvre des perspectives sur ce qu'on appelle les sociétés connectées, ou les villes connectées. L'idée, c'est que la 5G, elle permette, notamment, de créer ces sociétés connectées, c'est-à -dire que les hommes, les personnes, les objets, Internet of things, les data, avec le Big Data, tout ce qui est données, ça peut être les applications, les villes, que tout soit ensemble dans un réseau intelligent. [MUSIQUE] [AUDIO_VIDE]