[MUSIQUE] [ÉTRANGER] [ÉTRANGER] Bonjour. Je m'appelle Bianca Bondi. Je suis une artiste sud-africaine qui vit à Paris depuis 14 ans maintenant. [MUSIQUE] [MUSIQUE] >> Bianca, vous êtes donc née à Johannesbourg et vous avez grandi dans une famille où il y avait plusieurs langues qui pouvaient circuler. Puisque là , vous venez de nous parler en anglais mais il y a eu d'autres langues dans votre enfance : l'anglais, l'afrikaans et l'italien. Alors pourquoi? >> Je pense, il y a un côté de moi qui souhaite nier. J'ai quand même parlé l'afrikaans de l'âge de huit jusqu'à 18 ans. C'était une langue que je n'ai pas choisie. C'est une langue qui fait partie de mon héritage. Et je pense, il y a une partie de moi qui ne souhaite pas m'associer avec ça, ce bagage, cette lourdeur de la violence, des choses auxquelles je ne m'associe pas du tout, même si je n'ai pas choisi d'être née dans ce pays où c'était présent. Et dès qu'on est quelqu'un de peau blanche, forcément on est mêlé dans cette histoire. >> Vous pensez à l'apartheid? >> Oui, bien sûr. Tout à fait. Et il faut savoir aussi que je suis une des générations clés suite à l'apartheid, parce que j'étais la première génération qui était mixte à l'école. J'étais dans une école publique, et même dans cette école publique, c'était en 93, il y avait très peu de personnes de couleur. Après, c'est allé très vite parce que l'apartheid était fini, Mandela avait pris le pouvoir et on avait notre premier professeur black qui enseignait le zoulou, ce qui est un stéréotype mais c'était ça. Et c'est drôle parce que mes premières œuvres que je faisais encore à l'école, ça questionnait beaucoup ce qu'on nous apprenait à l'école en tant que personne blanche après l'apartheid. Et ça m'a fascinée beaucoup, donc je suis allée beaucoup à la recherche des textbooks, des livres scolaires sur l'histoire de l'apartheid, pour voir comment ils phrasaient les mots, comment ils expliquaient ça. Parce que c'était écrit par des blancs pour des blancs. On apprend l'apartheid. Je viens d'une génération clé. >> Parce que la branche maternelle de votre famille est d'origine britannique, et la branche paternelle d'origine italienne? >> Oui, c'est ça. On sait très peu sur le père de ma mère mais on sait que sa mère était née en Afrique du Sud avec une mère sud-africaine, d'ailleurs, et un père qui venait de l'Angleterre, ce qui fait en sorte que, du côté maternel, je suis quatrième génération sud-africaine. Et ça, ça fait une petite claque. >> Quelles sont les images, Bianca, que vous avez de votre enfance à Johannesbourg. >> Tout de suite, je pense à la végétation, les animaux, les paysages, le soleil. Ce qui me revient assez souvent c'est la couleur de la terre et la couleur de la lumière parce que c'est ocre. Quand on grandit là -bas, on pense que c'est la couleur de la terre partout et que la lumière tranche direct comme ça partout, et en fait non. Et ce n'est pas comme si je n'avais pas voyagé, on allait voir mes grands-parents en Italie, mais pour moi, il ne faisait jamais aussi beau. Ce n'était pas la bonne saison. [RIRE] C'est la nature qui prend le relais quand je pense à mon enfance. >> À quel moment l'art est entré dans votre vie? >> En fait, je n'en ai aucune idée [RIRE] parce que je ne viens pas d'une famille qui s'intéressait particulièrement à l'art. C'était peut-être plutôt quand j'étais au lycée et j'avais une bande de super copines, on était quatre, des inséparables. Elles, elles venaient de familles où, il y avait une fille, son père était collectionneur, l'autre, elle, s'intéressait beaucoup à l'art, et la troisième fille, elle dessinait. Donc, pareil, plongée dans l'art. D'ailleurs, c'est pour ça que j'ai commencé à prendre des cours d'art. C'était pour être avec ces trois copines. Et de fil en aiguille, la passion est née. >> La passion est née puisque vous passez l'équivalent de votre baccalauréat en novembre 2004, et tout de suite après, vous entrez dans une école d'art. >> En art, j'ai trouvé une liberté, et on m'a appris très vite que c'est 10 % de talent et 90 % de travail, le travail de l'œil, de regarder qui m'a tout de suite donné confiance. Et j'ai eu 100 %, 20/20 à mon épreuve d'art. Et je me suis dit : Mais attends, il y a un truc. C'est assez bizarre. Je n'ai même pas eu le temps d'ouvrir vraiment les livres. Et c'est parce que c'était justement une passion que ça venait naturellement. Je retenais les noms des artistes, tout ce qu'ils avaient fait. C'était quelque chose que j'adorais faire dans mon temps libre, et donc, sur un coup de tête, je rentre à la maison et je dis à mes parents : Et si je devenais artiste? Ils n'étaient [RIRE] pas super heureux mais ils m'ont toujours soutenue. Et j'avais gagné une partie de mes études payées dans une université spécifique pour les bons résultats que j'avais eus en anglais. Et ils étaient un peu tristes que je dise : En fait, je ne peux pas aller là , et je ne vais ni aller à cette école où ils vont payer une partie de mes études, mais j'aimerais bien rester à Johannesbourg et aller en école d'arts. Comme j'ai dit, ils m'ont soutenue, donc je l'ai fait. Et c'était toujours dans ce but de ne pas devenir artiste mais travailler dans le monde de l'art et un jour diriger une fondation ou une institution, mais être une femme dans une position de pouvoir dans les arts. Et j'ai toujours eu en tête l'idée que pour défendre l'art qu'on estime qui est bien, il faut savoir le faire plus ou moins avant. Donc, mon but était d'aller dans une école d'arts et expérimenter avec tout et n'importe quoi, et par la suite sortir et faire mon petit parcours pour arriver à la tête, là où je voulais aller. Sauf que [RIRE] on fait des plans et la vie a ses propres plans. J'ai fait deux ans en Afrique du Sud, et j'ai fait cinq ans à Paris à l'École nationale supérieure d'arts de Paris Cergy. Et dans ma dernière année, je me suis rendu compte qu'en fait, j'aime bien faire de l'art. [MUSIQUE] [MUSIQUE] [MUSIQUE] >> Qu'est-ce qui fait que vous avez décidé d'aller à Paris et de faire des études à Paris? >> Même moi, je ne sais pas ce qui s'est passé. D'un clin d'œil, je vivais à Paris. Je me rappelle juste que j'étais dans ma deuxième année de littérature française dans cette école d'arts, et je commençais à dire à tout le monde : Un jour, je vivrai à Paris, à New York, Londres, là où on défend vraiment l'art. C'est juste quelque chose que je commençais à dire. Et je pense que j'ai dû le manifester, en quelque sorte. Parce qu'à l'époque, j'avais un boulot dans un magasin de skates. C'était assez drôle parce que je réparais des skates des garçons, et j'aimais bien parce qu'ils ne s'attendaient pas à ce qu'une petite fille savait mieux qu'eux réparer leurs decks. Et je mettais de l'argent à côté pour à la fin de l'année aller visiter des musées à Paris. J'ai raconté ça à mon père, et bien sûr, j'ai un peu menti. Parce que s'il savait vraiment combien je gagnais, c'était, en gros, l'essence qu'il me fallait pour aller au travail. Et à la fin de l'année, il m'a posé la question : Tu en es où avec ton compte d'épargne pour aller faire des musées à Paris? Et c'était très gentil parce qu'ils m'ont acheté mon billet. Et j'ai trouvé un hôtel, une auberge de jeunesse, 18 euros la nuit à Barbès. Très naïve, je me rends compte que Paris, ce n'est pas comme dans les films de Godard. C'est autrement. [RIRE] Et au bout de mon troisième, quatrième jour, quelqu'un avait de nouveau volé le lait de soja dans le frigo communal. Et à l'époque, personne ne buvait du lait végétal. Ce n'était pas très facile à trouver. Dégoûtée, je pars plus tôt que prévu marcher jusqu'au musée d'Orsay. Et bien sûr, je n'ai pas vu à quelle heure ça ouvrait. J'arrive là -bas, c'est fermé, j'ai faim, je suis dégoûtée. Donc, je fais un pas en arrière et je croise quelques garçons dans un café habillés en noir. Et je me suis dit : Eux, ils doivent savoir où il y a des concerts intéressants qui se passent. J'entre dans ce café, ce qui était étrange pour moi parce que je suis quelqu'un de plutôt timide. Je ne maîtrisais pas super bien le français non plus à l'époque. Je finis par rencontrer mon copain. On est restés ensemble, on a fait une année à distance et il m'a dit : Ça peut marcher si on promet de se voir tous les trois mois? Je dis : Oui, oui. On va voir. Et en fait, il a vraiment pris son billet pour venir me voir en Afrique du Sud trois mois plus tard. Donc, c'était mon tour. Je suis venue ici et il m'a dit : Si tu es vraiment sérieuse pour être dans l'art, il faut, je pense vraiment, que tu viennes vivre à Paris. Tu peux t'installer avec moi, et la porte est ouverte. Je suis rentrée, j'ai annoncé ça à mes parents. Personne n'a cru que j'allais vraiment, je pense que j'avais 19 ans à l'époque, ou je venais d'avoir 20, que j'allais tout quitter, mes amis, même pas finir mes études pour aller recommencer dans une langue qui n'était pas la mienne. Mais, en fait, je l'ai fait. C'est allé plutôt vite, et d'un coup je me suis retrouvée à Paris. Je vivais un rêve en fait. On est restés dix ans ensemble, qui l'aurait cru? >> Alors, ces études que vous faites à Paris, c'était la même chose qu'en Afrique du Sud? Est-ce qu'il y a eu des surprises, des chocs pour vous, dans l'enseignement, dans le comportement des étudiants? >> On ne se rend pas compte que les écoles d'art sont plus ou moins pareilles partout dans le monde, c'est-à -dire qu'il y a beaucoup de temps libre, beaucoup d'étudiants qui fument des clopes, en attendant l'inspiration. En Afrique du Sud, contrairement à la France, on avait beaucoup de cours plus classiques. Je me rappelle de cours de dessin où on dessinait des sacs poubelles pendant des heures, et on réduisait le temps jusqu'à dessiner ces mêmes sacs poubelles en trois secondes. À Paris c'était beaucoup plus libre, surtout à l'école où j'étais parce qu'on pouvait faire tout et n'importe quoi, tant qu'on pouvait le justifier comme art. C'était assez intéressant, et c'est là où j'ai pris goût à utiliser des matériaux inattendus. Parce qu'il faut savoir que quand on me demande ce que je fait comme art, j'ai du mal à le définir parce que, est-ce que je suis une sculptrice, est-ce je suis une peintre, est-ce que fais des installations? Je fais les trois, mais avec quoi comme matière, parce que ce sont des réactions chimiques, ce sont des objets chinés. Ce qui m'intéresse vraiment c'est la matière, et la transformation de la matière, l'histoire, l'âme et [INCOMPREHENSIBLE] présents dans un objet. Ce que j'adore faire, c'est créer des univers dans lesquels on peut entrer, des installations immersives, et parfois il y a des sculptures dans ces installations, ou de la peinture, mais c'est pas vraiment de la peinture. >> Il y a aussi, quand on voit votre travail, je pense notamment à tout le travail que vous faites à partir du sel, il y a aussi une dimension qu'on pourrait presque qualifier de magique, ou de spirituelle. >> Oui, complètement, et ça, c'est très lié à mon héritage. C'est un peu comme tout, on se rend compte en grandissant de l'impact de notre enfance, d'où l'on vient, et les influences qui sont autour de nous et dont on s'imprègne tres jeune. Grandir avec la magie tellement présente au quotidien, la nature, ma mère a toujours été hyper liée à la terre, elle faisait son thé avec des plantes spécifiques selon ce dont elle avec besoin, mais aussi avoir ce côté italien, du côté paternel, où si on allait voir ma grand-mère italienne, il ne fallait surtout pas de vernis sur les ongles, la première chose c'est qu'elle nous attrapait les mains et on faisait une prière. Donc c'était assez lourd, et moi j'ai bâti mon propre chemin, parce que j'ai été obligée de faire tout ce cursus catholique, mais à côté de ça, très jeune, j'ai découvert le spiritisme, et j'ai eu aussi beaucoup de chance d'avoir grandi dans les années 90, donc c'était la mode de Charmed, de Buffy, et c'était fascinant, et petite fille, j'allais à la bibliothèque et je cherchais les plus vieux livres sur les séances de culte. D'avoir cette chance... C'était surtout la nature qui était très présente. La magie de la nature... En France, depuis que j'en parle, je n'ai eu que des retours positifs. Je trouve ça extrêmement motivant parce que, en plus le Wicca c'est, comment expliquer, c'est une religion liée à la terre, où on parle beaucoup de la polarité entre hommes et femmes. La nature est primordiale. C'est une branche païenne, et du coup, dans cette branche de magie, les thèmes qui sont très important sont la polarité hommes-femmes, l'écologie, aussi la bienveillance, parce que une des règles d'or c'est que tout ce que tu fais reviens vers toi, fois trois. J'ai trouvé là -dedans des morales qui me correspondaient. C'était vraiment un beau guide pour la vie, et comment je voulais mener ma vie. Et voilà . [MUSIQUE] >> Et comment c'est perçu en France? Parce qu'il y a peut-être une relation à la spiritualité et à la magie qui est différente ici? >> Je pense, comme beaucoup de jeunes femmes d'ailleurs, Paris est un rêve pour moi. Et ce rêve est devenu une réalité, et je me bats pour continuer à voir les bons côtés. Même si, c'est bizarre à dire mais, bien sûr je vois le côté sombre, mais je suis tellement reconnaisante de vivre dans un pays où je n'ai pas peur de mourir tous les jours, parce que ça c'était la réalité à Johannesburg, d'où je viens. Au moment où je suis partie, j'ai raconté mon histoire et c'était très beau, très romantique, mais si mes parents m'ont laissée partir si jeune c'est parce qu'ils savaient que j'allais avoir une meilleure vie. Mes parents ont compris qu'ils ne pouvaient pas m'empêcher d'aller voir des concerts au fin fond de nulle part, en centre-ville, et il y a des bidons en feu, des gangs. Je faisais aussi partie d'un groupe anarcho-féministe, et c'était très important pour nous de planter des potagers dans les bidonvilles, d'être très actifs dans la communauté, et bien sûr ça n'est pas sans risque, surtout comme on est une jeune femme blanche, il faut le dire, et du coup, au moment de venir à Paris, ça a pris trois ans pour que je me rende compte à quel point j'étais affectée par la violence en Afrique du Sud. On m'a fait la remarque, à chaque fois je fermais tout de suite la porte à clé à la maison. Et j'avais tendance à marcher dans la rue avec mon sac à main serré contre mes côtes. Juste de la paranoïa. Et surtout, j'avais remarqué que quand j'étais sur un vol pour retourner en Afrique du Sud, je faisais des crises d'angoisses, comme si j'avais imaginé et rêvé cette vie que j'avais à Paris, et que j'allais être coincée à nouveau en Afrique du Sud. En fait, pendant très longtemps, j'avais l'impression que je menais une double vie, et qu'un jour j'allais me réveiller et que j'allais être dans la vie que je ne voulais pas avoir. Et je me disais : Tu as quand même de la chance, beaucoup de chance, et il faut partir avant que tu n'aies plus de chance. Donc oui, Paris, c'est comme toutes les grandes villes, il y a plein de problèmes, c'est pas un cocon, mais je préfère être là . >> C'est pour ça que 14 ans plus tard, vous êtes toujours ici? >> Oui, et ce serait bien que je prenne la nationalité. Parce qu'en fait je me suis présentée comme artiste sud-africaine, mais je me considère comme une artiste de la scène française, pour moi c'est très important. Et en fait, je n'ai qu'un permis de conduire français. Il faut vraiment que je fasse la démarche des papiers. Mais en venant d'un pays, qui reste quand même un pays du tiers-monde, mon certificat de naissance a deux fautes, et je sais que ça va être tout un périple. En plus, pour devenir français il faut un petit paquet de papiers traduits, et je fais un blocage aussi parce que je peux traduire ces papiers, mais je vais payer 50 euros par page pour le tampon. Donc c'est un ensemble de choses comme ça, mais je me dis, on ne sait jamais de quoi demain est fait. >> Quelle est la place de la langue française dans votre parcours? Est-ce qu'elle vous a aussi permis de cheminer, de réfléchir, d'être un peu différente? >> J'ai du apprendre un autre sens de l'humour, déjà , parce que l'humour anglais ça ne passe pas pareil quand on le traduit. Je pense que ça m'a donné un dynamisme supplémentaire. Oui, il y a plein de super beaux mots et c'est une richesse, la langue française, c'est quelque chose. Après, il y a ce blocage entre masculin et féminin, mais je pense que les jeunes sont en train de revoir ça, avec la gender fluidité, ça c'est beau à voir, le cœur battant des jeunes. Je ne suis pas vieille mais... C'est intéressant. Je suis très reconnaissante de pouvoir avoir deux langues que je parle quotidiennement, en fait. Tous les jours je parle anglais et français. Et ça fait qu'autour de moi, tous les français parlent un très bon anglais maintenant. >> Et comment vous imaginez la suite, Bianca? Votre vie, maintenant, est ici, en France? >> J'ai tendance à projeter des vies ailleurs, mais en me disant toujours que mon cœur restera en France, parce que c'est le pays que j'ai choisi, celui qui me correspond le mieux. C'est marrant, parce que, j'ai un grand côté de moi qui est anglais, je mettrai toujours du lait dans mon thé, et j'ai aussi un grand côté italien. Mais, mine de rien, je suis certaine qu'il y a du français dans mon sang. [MUSIQUE] ][MUSIQUE] [MUSIQUE] >> Merci beaucoup, Bianca, pour cet entretien, passons maintenant au questionnaire. À quelle couleur associez-vous la France? >> Ça va être étonnant, mais je dirais le noir. Parce que, avant d'arriver, pour moi, Paris était en noir et blanc. C'était comme dans les films. >> À quelle odeur? >> L'odeur du métro. C'est tellement étonnant que cette ville magnifique puisse puer comme du pipi chaud. sur le trottoir. >> À quelle saveur? >> Tout de suite, bien sûr, je pense à la pâtisserie, mais j'ai envie de dire aussi, la mauvaise baguette, parce que c'est aussi une chose qui me frappe, la baguette un peu trop croustillante à l'extérieur, trop molle à l'intérieur, c'est industriel. >> Votre paysage préféré? >> Les Baux de Provence. Juste d'être en plein milieu d'un paysage où on se croirait en Californie, avec les odeurs de thym, de romarin, et la lumière qui change, c'est magnifique. Les roches, l'histoire... >> Quel est votre son préféré? >> J'associe Paris aux morceaux de piano d'Éric Satie. >> Quelle est votre sensation préférée? >> La lumière qui tombe sur le lit en plein après-midi. >> Concernant la langue française, quel est votre mot préféré à prononcer ou à utiliser? >> C'est difficile, je pense qu'il n'y a pas de mot en particulier, et je n'ai pas envie de dire le mot que je dis le plus parce que c'est sûrement nul, mais c'est surtout des expressions, j'ai beaucoup apprécié apprendre les expressions françaises. Il pleut des cordes. >> Quel est votre mot détesté? >> Je ne pourrais dire qu'il y a des mots que je déteste. Il y a des mots que j'ai du mal à dire, je ne vais pas les dire, parce que ça fait 14 ans que je n'arrive pas à les maîtriser. Comme cette petite chose noire qu'on enterre, qu'on râpe sur des pâtes, qui est très bonne et savoureuse. >> La truffe? >> Exactement. J'ai beaucoup de mal à dire ce mot. >> Quel est le mot de votre langue maternelle qui manque à la langue française? >> Il n'y en a pas, c'est très simple, quand je ne connais pas un mot en francais, je le dis en anglais avec un accent français, et ça passe plus ou moins. >> Quel est le mot qui existe en francais, et que vous n'avez pas dans votre langue maternelle? >> Mon préféré c'est : Entre chien et loup. [MUSIQUE] [MUSIQUE] [AUDIO_VIDE]