[MUSIQUE] [ÉTRANGER] [ÉTRANGER] [ÉTRANGER] [ÉTRANGER] [ÉTRANGER] Je m'appelle Maria Alejandra Soriano Alarcon, j'ai 35 ans, je suis née à Mexico au Mexique et maintenant je suis professeur d'espagnol au lycée et au collège. Et ça fait dix ans que j'habite en France. >> Maria, vous êtes donc née à Mexico. Est-ce que vous pourriez nous parler de votre enfance? >> C'était une enfance très musicale. Oui, j'ai vécu avec ma mère la plupart de mon enfance et donc, ça me rappelle les théâtres, les soirées avec une guitare. Donc, c'est un peu obscur, mais en même temps il y a la lumière, il y a la force de la parole, il y a le langage du corps. Ça me rappelle le week-end avec mon père dehors, donc il y a beaucoup de sons qui représentent mon enfance, les oiseaux, les gens, les marchés. C'était la nature, faire du cheval, aller dans un marché pour déjeuner. >> Pourquoi le théâtre? Votre mère travaillait dans un théâtre? >> À une époque, ouais. Et avec son patron, ils ont fait une compagnie de théâtre, mais ils produisaient. À l'époque de mon enfance, il n'y avait pas de nounou et donc, il fallait aller au théâtre avec ma mère. Donc, de mercredi au dimanche, les soirs pour moi c'était avec des pièces de théâtre classique. >> Vous avez passé l'équivalent de votre baccalauréat à Mexico. Qu'est-ce que vous avez décidé d'étudier? >> J'avais une envie très grande de créer. Donc, j'ai choisi la publicité parce que d'après ce que je comprenais, c'était un métier qui me permettait de transmettre des messages, d'employer la créativité, de donner vie aux objets ou aux services, et du coup c'est pour ça que j'étais très convaincue que mon destin c'était la publicité. >> Et donc, qu'est-ce qui s'est passé? >> Bon, on fait des choix mais après la vie nous apprend autre chose. Donc, l'université c'était très bien. J'ai appris beaucoup de choses. J'ai appris à m'exprimer en public, j'ai appris l'importance de certaines matières à côté de la publicité, c'est-à -dire la sociologie c'est quelque chose qui m'a beaucoup intéressé. Il y avait aussi l'analyse et finalement, j'étais plus intéressée dans le côté public, dans les effets que la publicité peut avoir sur une population que dans la publicité elle-même. Mais je suis restée quand même dans le choix de faire la publicité, donc du coup je me suis diplômée en publicité. J'ai exercé, mais après j'ai eu un passage assez difficile dans ma vie qui m'a fait repenser mon destin. J'ai eu une paralysie faciale à l'âge de 22, 23 ans, je ne me rappelle pas exactement. Et c'est à ce moment-là qu'en étant dans un cabinet d'un neurologue, il m'a demandé est-ce que vous voulez vraiment avoir ce genre de vie? Est-ce que ça vaut la peine? Du coup, j'ai décidé de changer. >> Pourquoi? Parce que c'était en termes de vie professionnelle? C'était une vie professionnelle qui était très stressante? Est-ce qu'il y avait un lien avec cette maladie que vous avez eue? >> Oui, tout à fait. À l'âge de 22, 23 ans, je dormais très peu, je travailais beaucoup. À Mexico, le travail et la vie sont très différents de ce que je vis aujourd'hui en France parce qu'il n'y a pas d'horaires. Au Mexique, tu travailles parce que tu dois travailler. Donc, on ne s'arrête jamais s'il ne faut pas s'arrêter. Très jeune, je me suis mis dans cette façon de penser et mon corps n'a pas résisté. Très peu de sommeil, mon corps il a dit stop. >> Qu'est-ce que vous voulez dire par ce on doit travailler? >> Au Mexique, le gouvernement est impuissant, il se dit impuissant par rapport à tout ce qui est les droits des citoyens. On n'est pas trop soutenu par le gouvernement, on ne peut pas compter sur les impôts, sur les possibles aides aux travailleurs. Donc, il faut vraiment faire soi-même son schéma et prévoir toutes les sortes d'imprévus. Ça peut être une petite maladie, ça peut être un accident de travail, il faut vraiment se battre contre le gouvernement pour avoir quelque chose. Alors qu'aujourd'hui, en France je me sens complètement différente. J'ai dû apprendre à faire confiance, à donner une voix à ma personne en tant que citoyenne et à comprendre qu'ici, il y a beaucoup de choses qui marchent alors que là -bas il ne marche pas. >> Donc, vous avez cette prise de conscience, Maria. Qu'est-ce qui se passe à ce moment-là ? Qu'est-ce que vous prenez comme décision? >> La première chose que je me suis dit c'est de réfléchir. Je me disais qu'une des forces qu'on a dans la vie c'est de se réinventer. >> Qu'est-ce que vous avez fait? >> C'était assez marrant parce que j'avais un CV à 23 ans qui était très bien pour le pays d'où je viens. J'étais déjà bilingue espagnol anglais, j'avais fini une licence d'une école qui était bien réputée et donc, je voulais devenir assistante, je voulais devenir secrétaire. Et donc, je déposais spontanément mon CV partout et je recevais des appels me disant, mais non, vous avez beaucoup plus d'études donc vous allez nous lâcher. Et donc, j'ai dû expliquer la vérité. J'ai dû expliquer que c'était mon choix, que je n'avais plus du tout envie de me retrouver dans une ambiance stressante et qui prenait tout le temps de ma vie. C'est aussi intéressant d'être publiciste mais c'est différent. C'est pas pour nous, c'est pour quelqu'un d'autre, donc c'est un service, on se détache un petit peu. [MUSIQUE] [MUSIQUE] [MUSIQUE] >> En quoi la France a pu aussi intervenir dans ce processus je dirais de cheminement et de remise en question après cette maladie? >> En étant secrétaire, j'ai travaillé dans un cabinet d'avocat [INCONNU] au Mexique, et donc il y a un des associés qui m'a refusé le droit d'apprendre le français. Je lui avais demandé de me laisser arriver une heure en **** le matin et j'allais partir après tout le monde, et sa réponse était, vous êtes secrétaire, vous n'en avez pas besoin. Et je crois que c'est grâce à ça, à cette idée méprisante des gens qui font un métier qui est moins bien accepté socialement que j'ai postulé pour la Sorbonne à Paris. Et donc, aussi j'avais, c'était quelque chose que je me suis dit, bon on verra bien, je vais tenter ma chance. Et j'ai adoré la tête de ce patron-là quand il a vu ma lettre de la Sorbonne où je lui dis, je quitte ce travail parce que finalement comme je ne peux pas arriver une heure plus tard, je déménage et je vais apprendre le français en France. Je crois dans le destin. Il faut faire attention à ces petits détails de la vie. Et je suis venue en France pour la première fois et j'ai adoré. J'arrive dans un pays où je ne comprends rien mais comme je ne comprends rien, j'essaie d'éveiller mes oreilles, et donc j'entends les Français partout, des gens qui parlent, qui font beaucoup de gestes. Et c'est très intéressant la façon dont les gens s'expriment. Comme on ne comprend pas, on fait attention à tout pour avoir une idée. Donc, le français c'était une langue très, très belle. Elle l'est encore, mais c'est un mystère quand on ne comprend pas et ça fait partie de cette histoire romantique qu'on avait de Paris. Donc, j'étais très surprise par la langue mais aussi par cette ambiance parisienne qu'à ce moment-là je ne savais pas que c'était vraiment parisien, mais les gens qui marchent dans la rue, les manteaux qui sont, pourtant c'était noir et bleu mais ils sont élégants. Je trouve les Français élégants. J'étais étonnée parce qu'il n'y a pas beaucoup de monde qui se coiffe mais pourtant ils sont très beaux. Alors qu'au Mexique, on n'a pas du tout cette idée. Il faut se coiffer, il faut se doucher, il faut être propre. C'est différent. Donc, la France c'était des contrastes, les bâtiments pareils, beaux. J'avais l'impression que quand on ouvrait une fenêtre, à l'intérieur ça devait être forcément une belle bibliothèque, un canapé en cuir, et je sais pas. Ça c'était mon idée. >> Ça c'était les vacances. Mais après, vous êtes donc arrivée pour suivre des cours de français. Est-ce que là , ces premières impressions que vous avez eu de la France ont changé? >> Oui. [RIRES] Oui, elles ont changé. J'avais l'impression d'être méprisée, j'avais l'impression qu'aller... Par exemple, la première fois que je suis allée à l'assurance maladie, non, c'était juste trop difficile. Parce que j'avais du mal à m'exprimer, mais j'avais l'impression que la personne était pas contente parce que je n'arrivais pas à exprimer ce que je voulais ou d'avoir tort à chaque fois. Parce que en France, j'ai appris plus tard qu'il y a une méthode. Tu peux tout faire en France mais il faut savoir le faire. Et quand on se trompe, c'est comme si on avait cassé quelque chose, un verre. Et donc, comment savoir alors qu'on vient d'un autre pays. Comme on apprend le français, on nous apprend beaucoup de choses de la France mais pas ça. Donc, on se confronte dans l'immédiat avec les quotidiens des Français et aussi la fatigue de ces gens-là pour devoir communiquer avec des non francophones, et je pense que ça c'était une barrière pour moi, pour me sentir à l'aise. Donc, c'était un peu les choses à faire, la carte Vitale, des choses qui n'existaient pas comme je vous l'avais dit au Mexique, on ne fait pas ce genre de choses parce qu'on sait de toutes façons qu'il y a très peu de chance qu'on aura un service public ou on fait la démarche mais on ne sait jamais quand est-ce que ça va aboutir, donc on abandonne. Et donc, ici, je voulais tout faire, tout suivre, mais je ne savais pas comment. Et donc du coup, on se trompait tout le temps et à un moment donné, on est un peu démoralisé. On se dit, donc OK, tant pis, je le fais de moi-même. >> Et par rapport au tempérament des gens? >> On n'est pas du tout pareil. Mais après, c'est mon avis. J'ai l'impression que c'est des gens distants. S'il n'y a pas un lien, pourquoi faire un effort? Donc, ça pour moi au début, c'était un peu incompréhensible parce que je trouve que dans mon pays le Mexique, on n'a pas du tout cette idée. Nous, on est, si on voit qu'il y a quelqu'un qui galère vraiment, on essaie de l'accompagner ou de lui dire, écoute, si tu es perdu, recule, essaie d'aller plutôt par là , à gauche ou à droite. Mais ici, c'était comme si même si des gens voyaient que moi j'étais en difficulté, finalement c'était à moi de m'en sortir. Et ça c'était dur, parce qu'encore une fois, on peut s'en sortir quand on comprend tout à fait ce qui se passe. Mais il y a peu de patience pour dire OK, tu sais quoi, il faut commencer par le 1, après le 2, tu ne peux pas sauter le 4. Et donc, je trouvais ça un tempérament assez fort, assez fier. Parce que je pense que c'est dur pour... De mon côté, ça peut être dur. Mais c'est fort dans le sens qu'il y a beaucoup de gens autonomes ici. Tout le monde est autonome. Je connais très peu de gens dans mon entourage aujourd'hui après dix ans qui osent me demander un service, un grand service. Et je crois que ça c'est une question culturelle. Et c'est à force de cette idée de, débrouille-toi toi même, parce que aussi pour eux, le fait de considérer quelqu'un c'est de ne pas lui demander une chose de plus parce qu'on considère que chaque personne a déjà ses propres problèmes. Parce que cette histoire de, occupe-toi de tes oignons, parce que les oignons c'est pas à tous. Chacun a ses oignons. Donc, je pense que c'est plutôt par là . [MUSIQUE] >> Petit à petit, vous vous installez en France, vous reprenez vos études et en 2015 vous vous inscrivez à un Master de communication Culture et médias à l'université Paris XIII. Pour quelle raison? >> Parce que la vie c'est comme ça. J'ai commencé à apprendre le français dans une super école qui m'a donné beaucoup d'envie de continuer. Et dans cette envie, j'ai rencontré un professeur de français qui d'ailleurs est espagnol, qui m'a dit, mais tu vas faire quoi au Mexique? Ben, je ne sais pas. Mais il m'a dit, tu sais, je te vois intéressée, curieuse des choses. Fais quelque chose de plus. Tu peux aller à l'université. Mais pour moi c'était impensable. Encore une fois, personne ne nous avait dit qu'en tant qu'étrangère, on avait aussi la possibilité d'avoir accès aux études supérieures. Et donc, je me suis inscrit dans son diplôme. C'est une année de formation à l'université Paris III pour apprendre à travailler dans une université française. D'ailleurs, c'est super bien parce qu'on ne travaille pas du tout de la même façon. Le travail au Mexique et le travail en France sont très différents. Donc, encore une fois, c'est la culture et la façon de penser qu'il faut vraiment apprendre quand on quitte son pays mais il faut aussi qu'on nous l'explique. >> Alors, justement, qu'est-ce que vous avez appris pendant cette année d'adaptation je dirais au système français? Qu'est-ce qui est très différent? >> Alors, la première chose c'est la façon de travailler. C'est ça qu'il faut vraiment comprendre. Parce qu'il y a beaucoup d'analyses. En France, c'est très analytique, c'est un peu abstrait je trouve. Donc, il faut savoir faire l'analyse d'un texte. À chaque fois quand on rend un travail, il faut vraiment une structure qu'on ne peut pas faire autrement. Il y a le plan, il faut faire 1, 2, alors que peut-être ce n'est pas nécessaire partout. Mais c'est une façon de faire et comme c'est une façon de faire, il faut savoir le faire parce que autrement, ça ne correspond pas aux attentes d'un universitaire. C'est une méthode française. Je sais faire des dissertations, je sais faire une analyse ou un commentaire, mais il faut le faire à la française. Et donc c'est ça que j'ai appris et c'est très, très utile. >> Faire à la française, ça veut dire quoi d'autre en plus? >> Faire à la française c'est citer, avoir un exemple, comparer deux choses parce que ce n'est pas notre point de vue qui a raison. C'est grâce à tout ce qu'on a pu trouver qu'on peut avoir un avis et ça c'est très intéressant. Parce que ça veut dire que [INAUDIBLE] cette culture. Parce que les Français sont forts et sont durs, mais il ne se prend pas pour le roi du monde dans ce cas, et ça j'adore. Il faut me donner des arguments pour ce que tu dis, parce que sinon je ne peux pas y croire. Donc, ça c'est bien, ça nous pousse à la lecture, à l'analyse, à la recherche. Et donc, ça il faut aussi l'apprendre, à savoir placer tous les documents, tout ce qu'on va travailler pour ensuite avoir un esprit critique et du coup ça c'est très bien. >> Au Mexique, c'est pas du tout comme ça? >> Si, mais la façon de faire n'est pas la même. Je crois qu'on laisse la place à la créativité dans le sens que je ne suis pas obligée de rendre un commentaire ou une analyse d'une seule façon. On est beaucoup plus souple par rapport à ça, en tout cas à l'époque où je faisais mes études. Et ça c'est très bien parce que ça nous permet de nous tromper nous-mêmes. Je veux dire, d'essayer des façons dont on pense que c'est correct et à la fin, c'était le professeur qui disait, écoute c'est très bien mais tu as oublié ça, tu as oublié ça. Pourquoi? Donc, on attend différemment. On apprend par nos erreurs mais on peut essayer. Alors qu'ici, il faut suivre d'abord pour ensuite pouvoir apprendre correctement, pour éviter ces différents moments de se tromper qui peut-être pour les Français ce n'est pas indispensable. >> Les années ont passé puisque ça fait maintenant dix ans que vous êtes là . Vous enseignez aussi maintenant l'espagnol dans des collèges et des lycées français. La suite c'est quoi? Est-ce que vous imaginez retourner au Mexique? Est-ce que vous imaginez votre vie entière ici? >> Alors, pour l'instant, être professeur d'espagnol c'est un vrai privilège. Jamais de la vie j'avais imaginé que j'aurais pu avoir cette opportunité. Et je le dis parce qu'être en contact avec des gens et trouver qu'on a quelque chose à dire, c'est génial. Alors, ma vie, je pourrais pas vous dire. Parce que je n'avais jamais imaginé que ma vie allait finir jusqu'ici. Et me voilà , me voici. Donc, je continue à me chercher. Je pense que ça n'a pas fini. Aller au Mexique c'est toujours une possibilité, puisqu'encore une fois c'est chez moi, mais le temps le dira. >> La France c'est aussi chez vous. Vous avez demandé la nationalité française. >> Oui, j'ai demandé la nationalité française parce que je ne me sens presque plus une étrangère, parce que je me sens à l'aise aujourd'hui parce que je peux aller à la sécurité sociale sans problème, je peux aller à la boulangerie et demander une baguette, on ne va pas me poser la question deux fois. Et parce que finalement j'ai trouvé ma famille ici aussi, j'ai trouvé l'amour, amitiés que j'adore, mais il me faut ce petit pas, il me faut dépasser cette histoire d'être étrangère, parce que ça fait dix ans que je dois prouver que je ne suis plus du tout une étrangère. Et ça, on a fait tout ce qu'il fallait faire, on a suivi cette méthode des introduction, développement, conclusion. Donc, c'est pour ça. Après dix ans, je pense que c'est bon, qu'on mérite notre place ici dans la société. [MUSIQUE] [MUSIQUE] >> Merci Maria pour cet entretien. Passons maintenant au questionnaire final. À quelle couleur associez-vous la France? >> Je dirais un peu le bleu. Il y a toujours un ciel bleu, un ciel dégagé. Et ça c'est pour moi la France. >> À quelle odeur? >> Le café. Le matin, il n'y a personne, donc on va dans la rue et on sait que ça se réveille parce qu'il y a le café. >> À quelle saveur? >> Le beurre. C'est la pâtisserie, c'est la simplicité, c'est l'ingrédient qui va changer un plat. >> Votre paysage préféré? >> La campagne. La campagne c'est la vraie France. On a l'impression que [INCOMPREHENSIBLE] Non, la France c'est la verdure, c'est l'agriculture, et pour moi ça c'est le paysage. >> Votre son préféré? >> Les bars. Ce que j'adore c'est que quand on va dans la rue, les gens parlent très peu. C'est silencieux. Donc, dès qu'on ouvre une porte, c'est comme s'il y avait un monde vivant dedans et j'adore entendre les couverts, les verres, les petites conversations. Ça, j'adore. >> Votre sensation préférée. >> Le froid. Le froid le matin quand on sort, ça nous réveille et ça nous oblige à ouvrir les yeux. >> Concernant la langue française, quel est votre mot préféré à prononcer ou à utiliser? >> C'est très bien. Je crois qu'il y a beaucoup de mots pour dire que c'est bien sans le dire vraiment. Et moi j'aime bien le dire comme ça, c'est très bien. Il nous faut nous dire que c'est très bien. >> Votre mot détesté. >> J'en ai une liste. Parce que la phonétique française c'est un vrai défi pour les hispanophones. Donc, la première c'est la couleur jaune. Et les jeunes, jamais je fais la différence. >> Jaune et jeune? >> Exactement. [RIRES] Je dis à chaque fois à mes élèves que je m'excuse mais qu'il y a des choses qui sont trop dures et la u comme jupe, il va faire rire tout le monde, mais ce sont ces trois mots qui me cassent la tête. >> Jaune, jeune et jupe. >> Oui. Exact. >> Quel est le mot de votre langue maternelle qui manque à la langue française? >> [ÉTRANGER] c'est la façon dont on se réconforte. Le mot [ÉTRANGER] c'est la caresse, c'est la tendresse. >> Quel est le mot qui existe en français que vous n'avez pas en espagnol? >> C'est le mot subir. Et c'est très intéressant pour moi parce que je dois travailler tout le temps avec ces mots et avec les mots équivalents en espagnol. Je me suis aperçue qu'en espagnol on a le mot souffrir. Donc pour nous, souffrir peut être aussi fort que subir quelque chose. [MUSIQUE] [MUSIQUE]