[MUSIQUE] [MUSIQUE] [ÉTRANGER] [ÉTRANGER] [MUSIQUE] En gros, ça veut dire que je m'appelle Régis Wilfrid Yapi, je suis du pays de Félix Houphouët-Boigny, je suis ivoirien, et je suis content d'être ici avec Madame [INCOMPRÉHENSIBLE]. [MUSIQUE] >> Régis, vous venez de parler en nouchi. Qu'est-ce que c'est le nouchi? >> Le nouchi, c'est l'argot ivoirien. C'est une petite langue qui est seulement utilisée en Côte d'Ivoire pour parler plus aisément entre nous les jeunes. C'est une langue qui est beaucoup utilisée dans les quartiers populaires à Abidjan, pas seulement à Abidjan mais aussi à l'intérieur du pays, mais comme moi, j'ai vécu à Abidjan, du coup c'est à Abidjan que j'ai utilisé fréquemment le nouchi avec mes camarades, et des fois des jeunes de mon quartier. >> Le nouchi, c'est un mélange de français et de langues ivoiriennes? >> Oui, c'est un mélange de français et de langues d'ethnies ivoiriennes : on peut retrouver des petits mots du dioula, du bété, du baoulé ; un mix entre le français et les ethnies qui sont propres à notre culture. >> Est-ce que c'est une langue qui est utilisée uniquement par les jeunes ou alors est-ce qu'on peut l'entendre de la bouche de personnes plus âgées? >> On peut l'entendre de la bouche de personnes plus âgées, mais en général, c'est beaucoup plus utilisé par jeunes, même lorsqu'on doit aller dans un maquis. On peut aussi utiliser le nouchi pour faire la cour à des filles. C'est beaucoup utilisé, même, par les musiciens ivoiriens, qui l'utilisent pour faire danser la population. >> Mais le nouchi, Régis, n'est pas votre langue maternelle. Vous êtes né en Côte d'Ivoire et quelles ont été les premières langues qui sont arrivées dans vos oreilles? >> Ça a été l'abé, qui est l'ethnie de mon père et de ma mère, qui sont tous deux abés. Donc je dirais que de 0 à 2 ans, c'est uniquement ça que je parlais vu que je ne vivais pas à Abidjan, j'étais à Agboville, dans ma ville natale, où on parle couramment l'abé. Donc c'est là -bas que j'étais et c'est là -bas que je parlais l'abé avec mes frères et mes sœurs. >> Et le français, quand est-ce qu'il est entré dans votre vie? >> Quelques mois avant mon entrée à l'école. Vu que je devais commencer l'école, mes parents ont commencé à me parler en français, et c'est dans le fil de l'eau que j'ai commencé à capter, et pour faciliter également mon entrée au primaire. Donc c'est ça. >> Le français est la langue officielle de la Côte d'Ivoire? >> Oui, le français est la langue officielle de la Côte d'Ivoire. >> Et donc de l'enseignement? >> Oui, de l'enseignement. On parle essentiellement français dans les écoles, donc du coup, on est obligé de connaître un peu le français pour faciliter l'insertion dans les écoles. >> Régis, quand vous pensez à votre enfance, quelles sont les images qui viennent à votre esprit? >> Les enfants de mon quartier, mes amis du quartier où on jouait dans la rue et on tapait dans le ballon. Vu qu'on venait d'ethnies différentes, le seul lien, c'est-à -dire la seule langue qui nous unissait, c'était uniquement le français. >> Donc le français est aussi une langue bien utile dans la rue? >> C'est ça, effectivement. >> Vous passez l'équivalent de votre baccalauréat et qu'est-ce vous décidez de faire comme études? >> En fait, lorsque j'ai eu mon baccalauréat, j'ai décidé de m'orienter dans le domaine informatique. Donc j'ai commencé à faire du réseau de télécommunications, de la licence 1 au master 1, et vu qu'il y avait un partenariat entre mon école, l'ESATIC, qui est l'École supérieure africaine des technologies de l'information et de la communication, et l'IMT Atlantique, qui est une école qui est née de la fusion entre Télécom Bretagne et les Mines de Nantes, j'ai tout fait pour pouvoir être pris, être sélectionné dans ce double diplôme-là pour pouvoir venir en France, ici, et m'orienter dans une spécialisation, c'est-à -dire un nouveau domaine, qui est la data science, et donc c'est pour ça que j'ai tout fait, j'ai bataillé pour être pris, et maintenant je suis en France et je suis dans ce domaine-là . De plus, j'ai également effectué un projet qui me permettait de mettre en place un système de reconnaissance vocale d'une langue ethnique de mon pays, le baoulé, et avec des techniques de machine learning, j'ai pu faire cela, c'est-à -dire que quand on dit l'équivalent du bonjour en baoulé, le système reconnaissait le bonjour en baoulé et le traduisait directement en français. Donc c'est de là qu'est né vraiment mon amour pour la data science. >> Ces années d'études passées dans cette école, à Abidjan, comment est-ce que vous pourriez les décrire entre termes de relation professeurs-élèves, en termes de vie universitaire, d'études? >> En fait, à Abidjan, en Côte d'Ivoire, la relation entre les élèves et les professeurs, il y a un certain respect, c'est-à -dire, quand le professeur dit A, personne ne peut dire B, c'est-à -dire qu'on va dans la voie qu'il a décidée. Du coup, on peut même avoir des cours qui finissent à midi mais si le professeur a dit, on va à 13 heures, on est obligé d'aller à 13 heures. Donc il y a ce respect-là , en fait. Puis, on ne peut pas appeler un professeur par son nom, c'est-à -dire que s'il s'appelle Monsieur Koffi, tu peux pas appeler ton professeur Koffi, non : c'est toujours Monsieur ou Madame, c'est tout. Maintenant, avec les élèves, entre nous élèves, c'était quand même bien, vu qu'avec le nouchi et tout, il y a la joie, on communique assez, et il y a une facilité d'insertion. Moi, je me rappelle que quand je suis arrivé à l'ESATIC, je ne connaissais personne, mais ma première journée je me suis fait un tas, un tas d'amis, vu qu'il y a cette facilité de s'insérer et de se faire des amis, donc ça a été facile pour moi. >> Pourquoi est-ce que vous citez le nouchi, donc ce fameux argot ivoirien, pour faciliter les rencontres? >> On utilise le nouchi pour parler, parler de tout. En fait, ça facilite réellement les liens entre des personnes qui ne se connaissent pas. >> Alors par exemple, quand vous rencontrez une personne pour la première fois, qu'est-ce que vous lui dites en nouchi? >> Qu'est-ce que je lui dis en nouchi? Je lui dis bonjour, [ÉTRANGER] lorsque c'est un homme ou un grand frère, et [ÉTRANGER] lorsque c'est une femme, c'est comme ça. >> Donc il y a finalement quelque chose d'imagé et de joyeux dans cette manière de parler? >> C'est ça, c'est ça. [MUSIQUE] >> Pourquoi est-ce que vous aviez envie de faire ce double diplôme qui pouvait vous mener en France? Quel intérêt vous trouviez au fait de quitter la Côte d'Ivoire pour faire vos études en France? >> Quel intérêt? Moi, de base, depuis le baccalauréat, je voulais venir en France pour continuer mes études, mais je n'ai pas eu l'opportunité. Donc grâce à ce double diplôme, ça a été pour moi comme une deuxième chance de pouvoir réaliser mon rêve, vu que, moi, je nourris un projet à long terme, c'est-à -dire que je nourris le projet de créer une entreprise de conseil en data science dans mon pays, pour pouvoir revenir et apporter ma petite pièce à l'édifice dans le processus de développement économique de mon pays. Donc je pense que ces études-là me permettront de pouvoir avoir une certaine vue large en plus de pouvoir m'acclimater de plusieurs cultures et je trouve que c'est assez bénéfique pour moi. >> Mais pourquoi cette envie d'aller en France? Que par rapport à vos études? Puisque vous dites que ça fait depuis longtemps. >> C'était pas par rapport, seulement, à mes études, parce que je voulais voir d'autres horizons, m'acclimater à d'autres cultures, c'était pour ça également, et me faire aussi des amis de plusieurs parties du monde, parce que la France, c'est un pays qui accueille chaque année des milliers d'étudiants du monde entier, donc je me dis qu'arrivé en France, je peux avoir des amis chinois, des amis français, des amis marocains, des amis tunisiens, des amis anglais. C'est ça, ce brassage culturel amical que je voulais vraiment pour moi et pour mes relations également. >> Alors vous arrivez en France en 2019 et c'est la première fois où vous quittez la Côte d'Ivoire. >> Oui. Je me rappelle, c'était le jeudi 6 septembre 2019 à l'aéroport de Côte d'Ivoire. En fait, il y a ma mère, elle avait voulu que je porte un manteau mais je lui ai dit : maman, non. Je voulais porter ma chemise parce qu'il y a une personne très importante à mes yeux qui m'avait offert cette chemise-là donc je voulais porter cette chemise-là en fait. Donc elle m'a dit : tu peux porter ta chemise mais porte au moins un manteau. Bon, j'ai pas écouté ma mère. Donc j'ai pris l'avion, et arrivé à l'aéroport d'Orly, lorsque je suis descendu, le froid, il m'a tapé! Il m'a beaucoup tapé, j'ai vraiment compris ce dont ma mère me parlait, j'ai compris que vraiment, ici, c'est quand même différent parce que je quittais un milieu où il fait 30 degrés et je viens à 6 degrés, 2 degrés. Ça n'a pas été vraiment facile pour moi les premiers jours. >> Quelles images vous aviez de la France avant d'arriver? >> Par la télé, ce que je voyais, c'était plus le côté architectural en fait, parce qu'il y a les gros bâtiments et il y a aussi ce niveau de développement-là , vu qu'ici il y a le tram, le métro, que j'ai connu arrivé ici. En Côte d'Ivoire, il y a pas ça. Il y a un certain niveau de développement qui est vraiment high par rapport à celui de mon pays. Donc c'est à tout ça que je pensais. Aussi, il y a la gastronomie, parce que, moi, je suis vraiment fan de la gastronomie, donc je me dis qu'en France, ici, avec toutes les pâtisseries, je pourrai vraiment me matcher avec ça et tout, donc c'est ça. >> Vous parlez français mais vous utilisez des mots anglais aussi. >> Ouais, ouais. >> High, matcher. >> Oui, oui. Parce qu'en fait, à l'école, c'est une langue qui est aussi utilisée pour des cours, pour des exposés, donc du coup... Vu qu'il y a le nouchi qui est un peu le mix entre le français et mon ethnie, donc j'essaie un peu de faire le mix entre le français et l'anglais. >> Alors, ces premières semaines passées en France se passent à Brest. Quelles sont vos grandes découvertes, peut-être même vos grands chocs? >> En fait, j'ai été je dirais heureux. Parce que c'était comme un rêve d'enfant qui se réalisait. Je n'ai pas vraiment été trop choqué, mais c'est en termes d'insertion que ça a été assez difficile pour moi. Parce que je me rappelle, les premières semaines lors des cours, lorsqu'on finissait les cours, il y a la pause, au centre-vie, c'est-à -dire c'est un coin où on vend du café et tout, je me retrouvais seul, tout seul. Je ne voyais aucun étudiant qui m'approchait pour me parler, donc c'était un peu difficile pour moi. Parce qu'au pays, comme je vous parlais de l'expérience asiatique, quand je suis venu là , la première année, ça a été vraiment rapide, ce qui a été le contraire ici. >> Comment vous avez fait pour vous faire des amis? >> Grâce à madame Catherine [INCONNU] que je salue au passage. Parce qu'en fait, on faisait des séances linguistiques, c'est-à -dire des formations en anglais. Du coup, on avait des cours, et c'est durant ces cours là que j'ai eu à faire des cours avec certaines personnes marocaines, chinoises, tunisiennes. Et c'est durant ces séances de cours-là que j'ai commencé à me faire des amis. >> Est-ce qu'il y a une manière différente d'approcher les gens, de devenir ami avec les gens en France et en Côte d'Ivoire? >> Oui. Parce qu'en Côte d'Ivoire, la manière d'approcher c'est beaucoup plus fluide en fait. Et en France, tu es assez obligé de bien parler, articuler, surtout l'articulation. Parce que moi, je me rappelle, mes premières relations en France ici, lorsque j'approchais quelqu'un, je lui disais bonjour, comment tu vas? En fait, il n'entendait pas bien. Il me disait à chaque fois de répéter, de répéter, de répéter. Donc, au début, on est obligé d'abord de changer notre manière de parler pour s'adapter à la personne qui est en face de nous, ce que je trouve un peu difficile au début. Mais après, je me suis habitué, j'ai commencé à parler, à bien articuler et tout. >> Parce que même si le français est quasiment une de vos langues maternelles, la manière d'articuler n'est pas la même en Côte d'Ivoire et en France. >> Non, non. >> Donc, ici les gens ne vous comprenaient pas tout de suite? >> Non, pas tout de suite. J'étais obligé de parler le français des Français. Parce que le français des Ivoiriens n'était pas toujours compris. >> Et une des clés c'est l'articulation? >> Oui, oui. L'articulation, surtout ça. Je dirais que c'est la seule clé en fait, bien articuler. >> Au niveau des cours, à l'INT Atlantique, est-ce qu'il y avait aussi des différences par rapport à votre école ivoirienne? >> Oui. Je me rappelle, dans mon programme à l'INT Atlantique, il y a des cours qui ont été jugés comme des prérequis, mais des cours que je n'ai pas eu l'opportunité de suivre en Côte d'Ivoire. Du coup, pendant les deux premières semaines, il fallait que je me mette à jour pour pouvoir être au même niveau que mes amis, pour pouvoir bien aborder les cours. Du coup, les deux premières semaines, ça a été un peu dense pour moi. Mais après, c'est vite allé. >> Et concernant la relation professeur étudiant? >> J'ai été un peu choqué. Parce qu'en fait, moi je ne suis pas habitué à appeler mon professeur par son nom, donc c'est un peu difficile. Et jusqu'à présent, je n'arrive pas à le faire, c'est toujours Monsieur ou Madame. De plus, je me rappelle, on peut avoir des cours de 8h à midi, et dès qu'il est midi, les élèves prennent leur sac et directement ils sortent sans que le professeur ne soit sorti. Bon, ça je l'ai un peu mal vu. Parce qu'en fait, si tu fais la même chose en Côte d'Ivoire, c'est un peu jugé comme mal poli. >> Et concernant les habitants, les coutumes, les habitudes? Quel est votre regard d'Ivoirien sur ce peuple français presque comme un ethnologue qui regarderait ce peuple français? >> En fait, je dirais que le peuple français en général, ils sont assez introvertis, pas assez ouverts. Ils sont assez introvertis. Parce que je me rappelle même, mon premier jour quand je suis arrivé à la gare de Montparnasse et que je cherchais à avoir des informations, la première personne que j'ai rencontrée, je lui ai demandé une information. La personne ne m'a pas répondu. J'ai été un peu choqué. Surtout le premier jour que je viens, je demande une information, la personne ne me répond pas. J'essaie un peu de comprendre, parce qu'il y a certains préjugés qui sont un peu sur les Africains, sur les Ivoiriens, je me dis que c'est à cause de ça. Donc, du coup, je me suis créé un peu une petite carapace face à des personnes qui ne me connaissent pas. Donc, au début je ne comprenais pas, mais après j'ai compris que c'était un peu ça. Mais sinon, en cours, je ne dirais pas que de manière à 100 % ils sont introvertis. J'ai connu des Français qui étaient assez ouverts, et il y a même des amis qui sont français. Donc, du coup c'était quand même bien. Et ce qui m'a beaucoup plu, j'aime la bouffe française. J'aime beaucoup les pâtisseries, surtout ça. [MUSIQUE] [MUSIQUE] >> Comment vous imaginez la suite? Est-ce que vous souhaitez trouver un travail ici? Est-ce que vous souhaitez retourner en Côte d'Ivoire? >> À la fin de mes études en 2022, je souhaite terminer ici mais terminer, c'est-à -dire juste effectuer un certain moment pour avoir une certaine expérience professionnelle pour pouvoir repartir dans mon pays, parce que c'est grâce à mon pays que je suis là actuellement, vu que je bénéficie d'une bourse. Donc, c'est comme si je devais retourner. Pour moi, retourner c'est essentiel pour régler la dette. Donc, il faudrait que je retourne et mette en place mon projet entrepreneurial qui est la création de mon cabinet de conseil pour pouvoir aider mes frères ivoiriens et réduire le chômage et participer encore à la même occasion au processus de développement. >> Quand vous allez retourner en Côte d'Ivoire, vous allez parler comment? Le français des Français? >> Je me posais cette question-là parce que je me dis, est-ce que ce sera facile pour moi de parler le français des Français ou parler le français des Ivoiriens? Mais je pense que je pourrai parler aisément le français des Ivoiriens vu que je suis toujours en perpétuelle communication avec mes amis. Donc, je parle souvent le [INCONNU], donc le français des Ivoiriens est toujours là . >> Parce que parler le français des Français a quelle connotation en Côte d'Ivoire? >> Oui, quand tu parles le français des Français, les Ivoiriens disent que tu choko. En fait, c'est un terme en nouchi pour dire que tu articules trop. Donc, quand tu articules trop, ils disent que tu choko. Donc, c'est ça en fait, ils se disent que tu n'as même pas duré, tu n'as pas fait beaucoup d'années, déjà tu choko. C'est ça en fait, ils disent que tu choko. >> Donc, c'est comme si vous étiez un peu snob. >> C'est ça, c'est ça. >> De quelle manière ce français articulé, disons, ou même ces études en France, de quelle manière ça vous accompagne et ça vous transforme? >> Quand je suis arrivé ici, j'ai remarqué, la ponctualité c'était vraiment quelque chose d'assez ancré dans la culture française. Quand on te dit 10h10, 10h10 c'est. Donc, ça m'a vraiment beaucoup formé, beaucoup formé. La ponctualité, ça m'a beaucoup formé. Donc, actuellement je peux dire que je suis devenu ponctuel. >> Et qu'est-ce que ça vous a apporté d'autre qui pourrait vous servir après pour votre vie en Côte d'Ivoire? >> Qu'est-ce que ça m'a apporté d'autre? Je dirais de vivre en France, ça m'a permis d'avoir un certain esprit critique en fait. Parce que je sais que quand je vais retrouver dans mon pays, je vais trouver certains trucs assez lents je sais que j'aurai toujours un regard critique sur certaines choses parce que je suis habitué à un certain standard, un certain mode de vie ici, ce qui fait que quand j'irai en Côte d'Ivoire il y aura un petit décalage. Je le sais. >> Et qu'est-ce que vous aimeriez amener de ce mode de vie en Côte d'Ivoire? >> Je dirais plus amener la ponctualité. Parce qu'il y a la ponctualité je dirais africaine, parce que quand tu dois sortir avec un africain, il te dit, on se donne rendez-vous à 19h, lui il viendra à 20h en fait. Toujours plus une heure, il faut toujours ajouter +1h. C'est cette ponctualité-là que je veux beaucoup ajouter dans mon pays. >> Qu'est-ce que l'esprit ivoirien pourrait apporter à la France? >> Aaah, l'esprit ivoirien pourrait apporter beaucoup, parce qu'il y a cette facilité-là de pouvoir s'ouvrir aux gens, surtout ça. Et il y a la joie. Quand je dis la joie, c'est-à -dire en Côte d'Ivoire, avec les maquis, les lieux où on allait prendre un pot, il y a la musique qui est tout le temps jouée, parce que j'ai trouvé un peu, ma première année durant les fêtes de fin d'année, j'ai trouvé un peu le coin trop calme. Je ne suis pas habitué à ça. Vu que moi je suis né à Abidjan dans les quartiers populaires à Abidjan, je suis né dans la musique, je dors dans la musique, je me réveille dans la musique. Et voir que durant les fêtes je suis dans un coin calme, je ne me sens vraiment pas moi. >> Trop de silence? >> Trop de silence, je dirais trop de silence. [MUSIQUE] [MUSIQUE] >> Merci beaucoup Régis pour cet entretien. Et maintenant, place à notre questionnaire. À quelle couleur associez-vous la France? >> Au bleu. Équipe de France, du monde 2018. >> À quelle odeur? >> L'odeur du sucre. Pâtisserie. >> À quelle saveur? >> Toujours la pâtisserie. >> Quel est votre paysage préféré? >> Je dirais que le paysage s'acclimate au quartier de la Défense, les hauts buildings. J'ai beaucoup aimé les grands bâtiments comme ça. >> Quel est votre son préféré en France? >> Le bruit du métro. Parce qu'en fait, ce que j'aime c'est à chaque fois on court, on court, il n'y a pas le silence, c'est toujours agité, le bruit du métro. >> Quelle est votre sensation préférée? >> Sentir les plats culinaires. Parce qu'en fait, quand j'allais au restaurant de l'INT Atlantique, il y a cette odeur que j'aimais beaucoup, [INAUDIBLE] sentir. Je ne sais pas si c'est [INAUDIBLE]. >> Concernant la langue française, quel est votre mot préféré à prononcer ou à utiliser en français? >> Enchanté. >> Quel est votre mot détesté? >> Articuler. [RIRES] >> Quel est le mot en nouchi qui manque à la langue française? >> S'enjailler. Je suis enjaillé, genre je suis content. >> Quel est le mot qui existe en français et que vous n'avez pas en nouchi? >> Immeuble, les immeubles. Le quartier de la Défense, ça me plaît bien. Donc, les hauts buildings, les immeubles, ça me plaît bien. [MUSIQUE]