[MUSIQUE] [ÉTRANGER] [ÉTRANGER] [MUSIQUE] Je m'appelle Tereza Lochmann. Je suis née en 1990 à Prague. Je parle tchèque, français et anglais. Je suis une artiste plasticienne, et actuellement, je vis à Paris. [MUSIQUE] >> Vous êtes donc née à Prague et vous avez passé toute votre enfance à Prague, alors, quels sont les images ou les souvenirs que vous avez de votre enfance? >> Je n'ai pas grandi dans le centre de Prague mais dans ce qu'on n'imagine pas typiquement comme Prague, la ville historique très belle avec tous les monuments. J'ai grandi dans une cité construite pendant le communisme. [RIRE] On peut dire à la banlieue de Prague, mais ce n'est pas vraiment la banlieue comme à Paris. C'est une agglomération autour de la ville. Ça a été construit assez vite pour loger beaucoup de gens. Il y avait une ambiance particulière plutôt anonyme. Tout était un peu gris, un peu triste. Les gens ne se connaissaient pas. Les voisins ne se connaissaient pas entre eux. Il y avait des terrains de jeux pour les enfants, donc seulement les enfants se rencontraient pour jouer, mais ce n'était pas très joyeux. À côté de ces cités très grises en béton, il y avait des restes de ce qui était les vieux villages aux alentours de Prague. J'allais me promener avec mon père dans un parc qu'on appelait jardin de monsieur, [ÉTRANGER] [RIRE]. Et là -bas, c'était complètement une autre ambiance. Il y avait un vieux verger aussi, il y avait un petit ruisseau, donc on était plus près de la nature. Je me souviens que j'étais entourée par la musique, parce que mes deux parents sont musiciens, la musique classique. Donc on a beaucoup chanté, je jouais des instruments de musique. Et puis, j'étais entourée par des livres aussi. Comme j'étais enfant unique, je partageais mon temps avec des livres [RIRE]. Après, j'ai toujours rêvé de vivre dans le centre de Prague. Pour moi, c'était quelque chose d'assez éloigné. Il fallait prendre le métro, une heure de route pour arriver dans la vieille ville, dans le centre. Et dans le centre, il y avait des tramways qui sonnaient, et des vieilles maisons et un peu de mystère autour de tout ça. Je rêvais de vivre dans le centre de Prague. >> Est-ce que vous avez fini par y vivre? >> Oui, pendant moment, avant de partir en France, j'ai vécu dans le centre. >> Ça correspond à vos études supérieures? >> Oui, à peu près. Ça correspond à mes études à l'école des arts décoratifs de Prague. >> C'est donc en 2010 que vous entrez dans cette école, que vous entrez dans cette école, l'école des arts décoratifs de Prague. Pourquoi, vous, les arts décoratifs? >> Le choix, il s'est fait avant. Parce qu'en République Tchèque, on a ce qu'on appelle les lycées d'arts plastiques. Ce sont des écoles où, à partir de l'âge de 15 jusqu'à 19 ans on se spécialise déjà en arts. C'est une école que j'ai beaucoup aimée, où j'ai vécu une très belle période de ma vie, où on apprend toutes les bases des disciplines artistiques et des techniques comme le moulage, le modelage, le dessin d'après modèle vivant, des bases du graphisme ou des techniques de la gravure et de l'impression. Et j'ai toujours dessiné depuis toute petite. Je pense que ça a commencé comme ça, que mes parents, surtout ma mère, quand elle avait des concerts ou elle accompagnait des étudiants au piano, pour m'occuper, elle me donnait une feuille de papier et un crayon. Donc, je dessinais pendant les concerts ou dans la salle des profs. >> L'école des arts décoratifs à Prague, c'est donc quatre années d'études. mais au milieu, vous prenez une année Erasmus pour venir en France. Déjà , pourquoi ce choix de la France? Depuis que j'ai commencé mes études à cette école, contrairement à mes études au lycée, je n'étais pas très contente, je n'arrivais pas à m'adapter à cette école, et j'ai choisi l'atelier d'illustration. J'ai vraiment pensé, à cette époque, devenir illustratrice de livres pour enfants. Il y avait le professeur chef d'atelier d'illustration, parce que ça marche vraiment par des ateliers très spécialisés. Quand on rentre dans l'école, on rentre déjà dans un atelier. Ce n'est pas comme en France où on a deux années de préparation, et après on se décide. Là , c'est déjà décidé. Je n'étais pas du tout d'accord avec ces méthodes d'enseignement. Il avait vraiment un style préféré, et il n'y avait aucune ouverture, surtout. Et au bout d'un moment, je me suis dit, il y a cette possibilité de partir en Erasmus, je voudrais voir, est-ce qu'ailleurs, à l'étranger, ça se passe aussi comme ça. En même temps, parallèlement, j'ai toujours rêvé de vivre à l'étranger. Je pense que c'était une idée que j'avais depuis l'adolescence, et j'apprenais le français à l'école avant le lycée des arts plastiques, où c'était la culture qui m'attirait, puis il y avait toute cette image de la France artistique, de tout ce qui peut se passer en France en termes d'art. Donc, je suis partie en Erasmus en 2012. 2013, j'ai prolongé cette année en Erasmus parce qu'il s'est montré que l'école des arts décoratifs où je me suis retrouvée, je la trouvais superbe. >> Ça, c'était à Paris? >> Oui, l'école des arts décoratifs à Paris. J'ai vu qu'effectivement, on peut [RIRE] enseigner autrement. Il y avait beaucoup plus de profs qu'un seul chef d'atelier, donc des approches différentes, des points de vue différents qu'ils nous donnaient, puis j'ai élargi énormément mon champ de références artistiques [MUSIQUE] à partir du moment où j'ai eu cette expérience en France, avec beaucoup plus d'autonomie aussi qui était accordée aux étudiants. Je suis arrivée à Paris aux écoles des arts décoratifs, les étudiants expérimentaient, ils faisaient presque n'importe quoi, mais pour une bonne cause, pour apprendre. Et puis, bien sûr, après eux, ils nettoyaient l'espace. Il n'y avait pas de problème. J'étais comme Alice au pays des merveilles. [RIRE] [MUSIQUE] [MUSIQUE] [MUSIQUE] >> Cette ville de Paris que vous n'aviez jamais vue avant de faire vos études, est-ce que ça correspondait aux images que vous vous faisiez de l'histoire de l'art, de tous ces mouvements artistiques dont vous aviez entendu parler? Est-ce que ça n'a été qu'Alice au pays des merveilles, ou est-ce qu'il y a eu aussi quand même des choses plus difficiles à comprendre ou à vivre? >> Il y a une image dans la culture tchèque ou dans l'inconscient collectif en République tchèque actuellement de la France, qui ne correspond pas forcément toujours à la réalité, qui est souvent très romantique. C'est La tour Eiffel, Montmartre, tous les clichés. Puis, il y a un peu l'image du XIXe siècle aussi. Mais je n'avais pas trop cette image-là . Moi, j'étais plutôt intéressée par la multiculturalité, et puis par des choses actuelles qui se passent aujourd'hui, et à quoi ça ressemble, la ville. Je suis venue à Paris une première fois quand j'avais, je pense, 13 ou 14 ans, avec une chorale, parce que je chantais dans une chorale d'enfants. Ils nous ont ramenés à Montmartre, ils nous ont dit : là , vous pouvez vous promener, aller faire ce que vous voulez, et on se retrouve là dans une heure. Ils nous ont donné un périmètre [RIRE] pour se promener, et ça allait jusqu'à Boulevard Barbès, à peu près. Je suis allée dans cette direction-là , et là , je me souviens que j'étais énormément attirée par ce quartier, et par le marché africain qui est là . Et on n'avait pas le droit d'y aller. J'y suis allée quand même un peu. [RIRE] À ce moment-là , je savais que c'est ça, Paris que je voudrais découvrir plus. Et après, quand je suis revenue en Erasmus, je me suis installée à Barbès. >> En 2014, et cette fois-ci, vous intégrez les Beaux-Arts de Paris. >> Oui. J'ai eu une grande chance d'être admise aux Beaux-Arts de Paris. Ça me semblait au début comme une idée complètement folle. J'étais juste très déterminée parce que je n'avais pas du tout envie de rester à Prague. Et puis, j'ai commencé à me réorienter petit à petit vers une pratique artistique plus libre. L'illustration, je commençais à comprendre que ce n'est pas tellement pour moi et j'avais envie de travailler dans les grands formats, de graver le bois, de faire des choses plus importantes en volumes, et même en ce qui concerne les thématiques. Parce que dans l'illustration, c'est toujours : on a un thème qui est donné de l'extérieur, il faut répondre à une commande. Là , j'ai commencé à faire le bois gravé. J'ai rencontré un artiste tchèque. Il m'a montré plein de techniques et ce qu'il est possible de faire avec une technique qui est considérée souvent comme un peu ancienne et figée, qui est la gravure. Et j'avais envie de développer ça en france après. Et donc, quand je suis venue aux Beaux-Arts, c'était avec l'idée de graver le bois. Aux Beaux-Arts de Paris, j'ai eu la liberté et le soutien des professeurs pour pouvoir faire tout ça. >> Comment ça s'est passé avec les autres étudiants? C'était facile de rentrer en contact avec les Français? >> Avec les Français, au début, ce n'était pas toujours facile. Mais il y a beaucoup d'étrangers aux Beaux-Arts, donc j'ai passé au début, les premières années, pas mal de temps entre les étrangers. On se soutient les uns les autres. Et puis, petit à petit, j'ai commencé à avoir quelques amis français. Mais c'est vrai que ce n'est pas facile au début. C'est aussi qu'on n'a pas le même vécu, la même experience. Ce n'est pas seulement la question de la langue, parfois. Moi, j'ai seulement appris en venant à Paris aux Beaux-Arts qu'il existe quelque chose comme une école de prépa, et qu'en fait, tous les étudiants français qui sont là sont passés par les écoles de prépa. Moi, je ne savais pas ce que c'était. Moi, ma prépa, c'était à partir de 15 ans le lycée des arts plastiques, et puis d'autres études. C'était un peu un autre parcours. Tout ça, ça m'intéressait, et petit à petit, ça s'est fait, mais j'ai mis du temps aussi à m'intégrer un peu. >> Et par rapport à la langue française, de quelle manière vous a-t-elle accompagnée? Est-ce que vous pensez que vous avez changé, vous êtes différente quand par exemple vous pensez en français? >> Je pense que j'ai un peu une double personnalité : une personnalité différente en tchèque et en français. C'est aussi parce que la langue, elle est tellement différente qu'il y a beaucoup de choses qu'il faut dire autrement pour les décrire. Je dirais en général que le français, c'est une langue beaucoup plus abstraite. Il y a des mots qui peuvent dire plusieurs choses. Pour moi, c'est une langue abstraite et c'est une langue philosophique aussi. C'est une langue dans laquelle on peut très bien exprimer ses pensées, aller très loin dans ce côté philosophique, et c'est une langue qui chante aussi, par rapport à la sonorité. Alors que le tchèque, c'est une langue beaucoup plus affective mais perçante et très directe, qui percute [RIRE] presque. >> Vous parlez de deux personnalités différentes. La Tereza française serait comment par rapport à la Tereza tchèque? >> Je pense que la Tereza française, elle est plus spontanée, enthousiaste. Elle peut se permettre d'exprimer plus ses émotions. Parce que c'est ce que j'aimais beaucoup quand je suis venue en France par rapport a la culture tchèque. Je trouve que les Francais expriment plus facilement les émotions. Alors que dans la culture tchèque, il y a quelque chose, comme si c'était un peu interdit, ou peut-être que les gens sont plus introvertis ou que c'est dans la culture. On est plus reservé. Moi, personnellement, je ne me suis jamais sentie bien dedans. Donc c'était un soulagement de pouvoir agir et parler, et puis s'exprimer plus spontanément et avec une plus grande ouverture. Parfois, ça m'arrive, quand je rentre à Prague, d'exprimer les choses que j'exprimerais ici avec une spontanéité positiviste, et les gens me regardent un peu bizarrement. [RIRE] [MUSIQUE] [MUSIQUE] [MUSIQUE] [MUSIQUE] [MUSIQUE] [MUSIQUE] >> À vous écouter Theresa, il y a beaucoup d'expériences positives, mais est-ce que vous n'avez pas rencontré tout de même des difficultés ou des choses qui étaient un petit peu plus difficiles à vivre? >> Un petit choc culturel c'était la confrontation avec l'administration française. Parce que là , vraiment, j'ai entendu sur sa réputation avant de venir en France, j'ai entendu que ça peut être long et lent, mais j'ai mis vraiment beaucoup de temps à comprendre comment tout fonctionne. Et j'ai l'impression qu'il manque totalement un côté pratique ou logique. En République tchèque, pour comparer, l'administration est beaucoup plus simple, et tout est assez fluide, et puis il n'y a pas une barrière de communication entre les différentes institutions ou bureaux. Alors que vraiment, en France parfois, ça m'a fait pleurer. Parfois, j'étais tellement désespérée, et quand j'ai demandé, même plus tard, à des amis francais, souvent, eux, ils ne m'ont pas donné une réponse, en fait. Même eux ne savaient pas. Ce qui était le plus désespérant, c'était une certaine passivité, ou plutôt résignation par rapport à ça. Petit à petit, j'ai compris que beaucoup de gens en France trouvent normal, cet état. [RIRE] Ils sont habitués de vivre avec. Ça a toujours été comme ça. Moi, ça me choque un peu, juste par rapport au fait de venir d'un pays considéré comme moins développé, où il y avait le communisme et toute cette histoire-là , comment c'est possible que dans un pays où il y a une richesse culturelle et sociale à tous les autres niveaux, cette partie-là fonctionne vraiment un peu comme au XIXe siècle. >> Aujourd'hui, vous avez fini l'École des Beaux-Arts, vous pouvez pratiquer votre art en France, est-ce que vous auriez envie de revenir à Prague et d'exercer votre métier d'artiste en République tchèque, ou alors est-ce que c'est associé à la France? >> Le métier d'artiste, il s'associe pour moi vraiment à la France. Par contre, j'ai des liens affectifs avec la République tchèque. J'ai mon copain qui est là -bas, et toute ma famille. La France, pour moi, c'est vraiment le pays de l'activité professionnelle, puis l'ouverture de l'esprit et de toute l'activité artistique. Mais mes liens les plus proches sont en République tchèque. Et j'imagine idéalement pouvoir vivre entre les deux pays. En République tchèque, j'aimerais bien, dans le futur pas très lointain, avoir un atelier, un lieu de créations, un lieu de vie. Par contre, pour les activités artistiques, ce n'est pas très propice pour le moment pour moi là -bas. J'ai construit tous mes contacts, tout ce que je fais professionnellement, en France, et j'aimerais le garder comme ça. Parce qu'il y a des occasions, des opportunités que je n'aurai pas facilement en République tchèque, ou même des opportunités qui n'existent pas, comme des résidences d'artistes, certains types de soutiens aux artistes, des expositions, des galeries privées, des institutions publiques, ça fonctionne très, très bien ici par rapport à comment ça fonctionne en République tchèque. C'est aussi un beaucoup plus petit pays, plus petit milieu, donc c'est normal qu'il y ait moins d'opportunités. Mais je sais que tous mes >> tous mes amis qui ont fait des études d'art, ce n'est vraiment pas facile pour eux. En République tchèque, il y en a qui sont reconvertis dans d'autres domaines. Vivre de sa pratique artistique ou au moins une certaine partie, c'est quasiment je dirais à mon âge en République tchèque, il y en a très, très peu des gens qui ont cette chance. Mais j'ai eu de la chance d'avoir des occasions ici que je n'ai pas eu là -bas. Moi je reste ici avec quand même la possibilité de faire des aller-retours, mais c'est ici que j'ai la plupart de mes activités. Oui, je me sens très bien accueillie en France. [MUSIQUE] >> Merci beaucoup Tereza pour cet entretien. Passons maintenant à notre questionnaire final. À quelle couleur associez-vous la France? >> Je dirais la couleur bordeaux. La couleur du vin qui est une couleur élégante et profonde et aussi un peu dangereuse, en fait. Il peut se cacher des choses au fond. >> À quelle odeur? >> Depuis que je suis venue en France, j'ai remarqué qu'il y a plus d'humidité qu'en République tchèque au climat plutôt continental. Donc, on sent toutes les odeurs, on les sent davantage. Et cela, c'est quelque chose que j'aime beaucoup, les bonnes et les mauvaises odeurs. >> À quelle saveur? >> Croissant au beurre. [RIRE] C'est un peu cliché, mais quelque chose de frais et tendre et fait avec beaucoup de soin. >> Quel est votre paysage préféré? >> La Méditerranée. Tout ce qui est autour de la mer, si je peux être près de la mer, c'est génial. >> Votre son préféré? >> Je dirais le bruit du marché, plus particulièrement du marché Barbès. Du marché à Barbès. Les marchands qui crient, toutes les bribes des paroles des gens qui passent et puis qui crient des choses comme belle salade jamais malade, j'adore cela. [RIRE] >> Quelle est votre sensation préférée? >> Il y en a deux. À Paris, c'est faire du vélo dans la ville. Être libre dans la circulation. Et puis, en dehors de Paris, à Marseille ou dans la Méditerranée, être près de la mer. Sentir le vent de la mer. [RIRE] >> Concernant la langue française, quel est votre mot préféré à prononcer ou à utiliser? >> Résistance et résilience, pour ce que cela signifie, mais aussi pour la sonorité. Il y a le en nasal et il y a le r. [RIRE] >> Quel est votre détesté? >> Le dossier. [RIRE] [RIRE] Surtout pour ce que cela signifie. Et pour les mots que je ne sais pas prononcer, c'est le paon et le faon, l'oiseau coloré? >> Le paon. >> [RIRE] Voilà et l'autre c'est le petit cerf. >> Le faon. >> C'est cela. Je pense que je ne vais jamais apprendre. [RIRE] >> Quel est le mot de votre langue maternelle qui manque à la langue française? >> Il y en a beaucoup. Ce qui me manque parfois, ce sont des diminutifs. En fait, on peut faire cela avec n'importe quel mot, par exemple, le poisson, cela serait [ÉTRANGER] [ÉTRANGER]. Ce serait petit poisson, tout petit poisson, et c'est seulement en changeant un peu, en rajoutant quelque chose au mot pour le transformer, on peut jouer comme cela avec des mots. Cela peut aller dans les deux sens en fait aussi, pour que cela devient plus gros, le mot. Donc, on peut facilement jouer, transformer des mots et tout le monde comprend. >> Quel est le mot qui existe en français et que vous n'avez pas dans votre langue maternelle? >> Détournement. Pour expliquer cela, soit cela dépend dans quel sens. Moi, je l'utilisais dans ma pratique artistique, détournement d'une technique. Cela veut dire qu'on va se servir autrement d'une technique, comme ce qui se fait d'habitude. Oui, c'est un mot que je devrais décrire par plusieurs mots pour le traduire en tchèque dans ce sens-là . Sinon, il y a une expression que j'aime beaucoup, c'est le commun des mortels. [RIRE] Je trouve cela très poétique et en même temps, c'est un peu dur. [MUSIQUE]