[MUSIQUE] [MUSIQUE] [MUSIQUE] Donc finalement, dans la vidéo précédente sur les liens entre addiction et personnalité, on se rend compte que la pratique sportive expose à des risques importants. Il paraît difficile de croire que tous les sportifs sont soumis à autant de risques et se dopent, et donc au-delà des approches centrées, autour de la construction identitaire, notamment, au moment de l'adolescence, et qu'est-ce qu'on sait des liens ou des relations entre pratique de compétition et dopage? Et est-ce qu'il y a des facteurs qui vont favoriser cet usage du produit? >> Alors effectivement, il y a tout un ensemble de recherches, un grand programme, on dit cognitiviste, le rôle >> de recherche sur ces questions-là, qui essaye finalement de comprendre comment les sportifs vont être capables, dans ces situations de compétition, ou dans ces situations où l'offre de la prise de substances va arriver, de faire face et de s'organiser. Alors ce programme, de recherche cognitiviste, est fondé sur un principe de base, qui est commun à toutes ces recherches, c'est je dirais, le principe du modèle de la comparaison des avantages et des inconvénients. C'est-à-dire le sportif est conçu, est considéré, comme un calculateur qui va peser le pour et le contre. Et donc, toutes ces recherches, ont essayé de savoir quels étaient les facteurs qui influençaient le fait que la balance puisse aller du côté de la décision favorable, ou de la décision défavorable. Alors, il y a plusieurs modèles qui existent, certains ont été testés, d'autres moins testés, mais globalement, sur ces recherches-là, on obtient un certain nombre de facteurs clé qui traversent un peu toutes ces recherches, qui permettent d'expliquer ce qui fait basculer ou ce qui fait résister un sportif, à l'intention d'utiliser une substance, parce que c'est vraiment l'intention d'utiliser une substance. Alors, on a trois facteurs clés identifiés. Le premier, c'est la moralité personnelle du sportif. La moralité personnelle du sportif, c'est-à-dire le jugement moral qu'il porte, sur l'usage d'un produit interdit, et l'impact émotionnel que ça a sur lui. Ça c'est un facteur clé, qui est un facteur dissuasif finalement, et puis un facteur aussi incitatif. Voilà. Le deuxième facteur, c'est les opinions des groupes de référence. Avec un impact très important de l'entourage proche des athlètes, qui joue un rôle, peut-être un peu de cocon, protecteur en tous cas, mais qui peut aussi jouer un rôle très comment dire, incitatif, et donc c'est bien pour ça que maintenant l'agence antidopage, s'est intéressée à cette question de l'entourage des athlètes. Et puis troisième facteur, c'est la perception de la légitimité d'usage. La perception qu'il est légitime, ou non, d'utiliser tel ou tel produit. De voir des raisons d'utiliser tel ou tel produit, ou pas. Des raisons de l'interdire, etc. Et donc, ces trois facteurs, jouent très fortement, dans ce qu'on appelle la construction d'une attitude positive ou négative, vis-à-vis du dopage. Cette attitude on est capables de la mesurer, il y a des échelles, il y a des outils de mesure implicite aussi, et on considère dans ces recherches-là, que l'organisation de cette attitude, c'est-à-dire le fait qu'elles soient plus ou moins centrées sur ces différents facteurs que j'ai évoqués, d'un côté ou de l'autre, est le meilleur prédicteur de l'intention d'utiliser des substances. Donc en d'autres termes, si la question est de savoir qu'est-ce qui fait qu'un sportif bascule ou ne bascule pas, quand dans ces situations d'entraînement, ou de compétition, son usage est sportif, ce qui va y faire, c'est son attitude. C'est cette fameuse attitude qui est déterminée par ces trois facteurs que j'ai évoqués. Et finalement, on retombe un peu dans le modèle initial que j'ai évoqué, c'est-à-dire du sportif calculateur, mais pas forcément tricheur. Mais au moins, calculateur. >> Ce qui est étonnant, c'est que, tu parles de moralité, j'ai bien noté cela, mais on se dit ces sportifs, comment est-ce qu'ils font, pour justifier ce contournement des règles? Parce qu'elles sont quand-même, en tous cas aujourd'hui, très explicitées, très claires, rappelées, personne ne peut les ignorer ; est-ce que c'est encore possible, de moralement, justifier ces attitudes? >> Alors le terme est vraiment là, c'est la justification morale. Effectivement, si les règles sont là, ce qui pèse dans la représentation d'une personne, c'est l'usage de ces règles. La distinction que l'on fait entre connaître les règles, et savoir les utiliser, ou se les représenter telles qu'elles sont. Et il y a un vrai problème par rapport à cette moralité. C'est le problème de la culpabilité qu'une personne va ressentir. C'est-à-dire qu'il y a une double culpabilité, il y a une culpabilité pour soi, c'est-à-dire comment je peux me justifier moi-même, comment je peux me regarder dans la glace, alors que je consomme des substances? Donc cette culpabilité qui se retourne vers soi, et puis il y a une culpabilité sociale aussi, qui pèse dans cette décision. C'est-à-dire comment les autres vont me juger, et notamment les proches? Alors, il y a quelques recherches qui montrent, qu'effectivement, les sportifs utilisent des stratégies, les sportifs dopés utilisent des stratégies pour justifier cet engagement dans l'utilisation de substances. Et on dit la justification morale, elle prend le sens d'un désengagement moral. On se désengage de la réalité, finalement. De cette réalité en tous cas. Donc, c'est leur réalité psychique. Et cette réalité psychique, pour la construire, pour éviter ce sentiment de culpabilité, ils la justifient. Alors, il y a différentes façons de justifier les choses. Alors je peux citer, par exemple, la justification morale. La justification morale, c'est des sportifs qui utilisent une substance, et pus qui disent qu'ils sont obligés d'utiliser des substances, parce que c'est ça qui va leur permettre de faire des performances, et que quand ils vont faire des performances, ils vont gagner de l'argent, et ils vont pouvoir assurer le soutien financier de leur famille. Donc, il y a une justification morale à l'utilisation de la substance. Ensuite, il y a une autre justification souvent utilisée : la labellisation euphémistique. C'est -à-dire, on change le nom. On ne dit pas que l'on se dope, on dit qu'on utilise du matos. J'ai parlé du pot tout à l'heure, il y a le fameux pot belge. Donc en fait, en changeant le mot, ça paraît simple comme ça, mais en changeant le mot, on atténue, on diminue le sentiment de culpabilité que l'on peut avoir par rapport à cette nature de substance que l'on utilise. Il y a la comparaison avantageuse aussi, que les sportifs utilisent. Par exemple, ils disent il vaut mieux faire une pratique sportive en prenant des substances, que, par exemple, être sédentaire et manger des chips. Voilà. Comparaison avantageuse, et qui peut s'entendre finalement, du moins, qui peut s'entendre d'un point de vue d'organisation psychique en tous cas. Il y a aussi, et c'est beaucoup utilisé, pour se défendre dans les affaires judiciaires, ce qu'on appelle le déplacement de la responsabilité, ou la diffusion de la responsabilité, donc les sportifs disent ben je n'ai pas le contrôle de ma consommation, parce que je suis l'objet de manipulations, ou on m'a obligé à le faire, de pressions, etc, et si je ne le fais pas, on me sort du système, quoi. Et puis, peut-être aussi, un autre mécanisme souvent employé, c'est celui de la distorsion de conséquences. Par exemple, on avait analysé, pendant un certain temps, les appels et les coûts de dopage. On avait des cyclistes qui avaient appelé, en disant que ils utilisaient les substances, mais c'était obligatoire d'utiliser des substances, parce que sinon, ils avaient des blessures. Et donc, la conséquence était justement, de se protéger contre les blessures, et donc contre la spécificité de leur pratique sportive. Donc voilà, en gros, ils trouvent des stratégies, pyschiques, et puis sociales, relationnelles, mais ça a construit une vraie réalité représentative ou psychique, qui permet de finalement, réduire la culpabilité que l'on peut avoir par rapport à l'usage de ces substances. >> On voit qu'il y a des gens qui imaginent préserver leur santé en prenant des produits, donc, on voit que ces attitudes ces représentations, changent. Ces attitudes liées à la moralité, à l'engagement ou au désengagement moral, c'est lié aussi aux groupes de référence, à des questions de légitimité d'usage, qui forcément peuvent évoluer, et est-ce que tu peux nous donner quelques éléments, nous indiquant l'existence d'un parcours? Et s'il y a un parcours, est-ce qu'il y a des étapes dans ce parcours, dans ses évolutions? >> Finalement, il y a assez peu de recherches sur cette question, ça reste encore un domaine relativement ouvert, sans doute parce que c'est très difficile de mener ces recherches-là, parce qu'il faut traquer, en fait, le parcours, le cours de vie d'un sportif, et que massivement, finalement, les recherches, restent >> des recherches on pourrait dire, sur des groupes statiques. C'est-à-dire à un instant, on mesure les stratégies employées de désengagement moral, ou les attitudes par rapport au dopage, mais c'est difficile de mesurer l'évolution au cours du temps. Alors, il y a quelques recherches, par exemple, qu'on a menées avec mon collègue Jean Billard, de façon rétroactive, c'est-à-dire qu'on a comparé deux groupes de sportifs, un groupe de sportifs dopés, et puis un groupe de sportifs qu'on pouvait considérer comme non dopés, et puis on a reconstruit, de façon rétrospective, leur carrière. Et puis il y a quelques facteurs qui sortent, et qui seraient des facteurs prédictifs, finalement, ou peut-être de ce parcours de transformations. Alors ces facteurs prédictifs sont la spécialisation précoce, dont on a un peu parlé tout à l'heure ; et puis cette spécialisation précoce associée à une focalisation exclusive sur le sport ; ça c'est très important, ça veut dire que, on a remarqué que ces sportifs-là étaient des sportifs qui avaient été, par exemple, très vite sortis du système scolaire. Donc ils étaient exclusivement centrés sur leurs performances sportives, sur le fait de produire de la performance etc. Mais à ce moment-là ils ne se dopaient pas, bien sûr, puisqu'ils étaient très jeunes, donc voilà. Ce qu'on a observé aussi, c'est que ces sportifs-là avaient été dans leur cours de vie, avaient fait l'expérience de beaucoup de difficultés, de problèmes à répétition, etc. Alors tous les sportifs rencontrent des problèmes, dans leur carrière, tous, mais eux, ce qui était particulier, c'est qu'ils avaient eu des difficultés à trouver des solutions. C'est-à-dire qu'il y avait comme un effet d'accumulation, des difficultés qu'ils avaient rencontrées, qui étaient sans solutions, ou des solutions temporaires, ou précaires. Et que ça pesait, finalement, dans l'organisation de leur parcours sportif. Et puis ce qu'on a remarqué aussi, c'est que c'était tous de grands consommateurs de produits d'amélioration de la performance, qui ne sont pas forcément des produits interdits, tels que des protéines par exemple, des vitamines, tout ce qui peut accompagner la performance. Alors tout se passait en fait, dans cette recherche-là, tout se passait, en fait, comme s'il y avait un certain nombre de facteurs qui prédisaient, qui prédi, oui, qui prédisaient des bascules, comme si le système était dans un équilibre un peu instable, et puis cet équilibre un peu instable bifurquait, à un moment, vers le dopage, parce que l'instabilité devenait trop forte. Parce que l'effet d'accumulation au cours de la carrière faisait que, quand on arrivait à une étape clé de sa carrière, eh bien la bifurcation était obligatoire vers le dopage, c'était une sortie possible. Ce qu'on avait observé aussi, c'est que certains sportifs bifurquaient pas vers le dopage, mais arrêtaient leur carrière. Donc on a une dynamique, là, intéressante, qui est de dire que, finalement, il y a de l'instabilité, cette instabilité, faut qu'elle trouve une sortie à un moment, faut qu'elle trouve une sortie et le dopage est un attracteur, voilà. Et ce qui est intéressant aussi, d'ajouter à ça, c'est de dire que, finalement, la bascule vers cet attracteur peut être évitée. Parce que ces sportifs-là, enfin, ces sportifs-là étaient en difficultés, et avec un bon accompagnement, avec un bon suivi, ils n'auraient pas basculé vers l'attracteur, voilà. Et puis le deuxième point qui est intéressant dans ces études-là, c'est de signaler l'importance de la consommation de substances, dans le cours de vie, les vitamines, voilà, qui, pour certains, en ce moment sont considérées, en tous cas il y a des recherches qui se développent dans ces directions-là, sont considérées comme des portes d'entrée vers le dopage, avec la fameuse, gateway theory. C'est-à-dire de plus en plus on se dit, ceux qui surconsomment ces compléments alimentaires, peuvent très vite basculer vers le dopage, vers des produits un peu plus forts. >> Les, gateway theory, c'est l'espèce d'effet de normalisation, de consommation... >> Voilà. >> Si on avale une vitamine C, on va avaler autre chose... >> Voilà. Parce que... Parce que ça devient banal, voilà. >> D'accord. >> Banal. >> Et tu parles de ces compléments alimentaires, des substances dopantes, >> on voit donc des étapes possibles, des liens possibles, est-ce qu'on ne pourrait pas imaginer aussi différents types d'usage de ces produits, prendre de la vitamine C, sans conséquence, ou sans entrer dans une espèce de carrière qui mène à d'autres produits, >> est-ce que ça pourrait avoir des usages différents, et des répercussions différentes? Est-ce qu'il y a des effets de contexte? Qu'est-ce qui se passe autour de ces usages? >> Oui, alors, ça c'est une question très intéressante, parce que finalement beaucoup de recherches disent, enfin, reposent sur l'idée que le sportif prend, ou prend pas. Voilà, et donc on a une vision un peu dichotomique du dopage, et puis de la psychologie du dopage, sur, voilà, il est dopé ou il est pas dopé. Alors que quand on regarde un peu plus dans le détail, on se rend compte qu'il y a différentes façons de consommer les produits, bien évidemment. Mais hélas, là encore, il y a assez peu de recherches, parce qu'il faut pouvoir accéder, il faut pouvoir avoir des informations, et c'est très compliqué. En tous cas moi j'ai publié une recherche, cette année, en 2015, qui identifiait un certain nombre de types d'usage différents. Par exemple, on observe un usage, on pourrait dire, qui réduit les difficultés dans lesquelles les sportifs se trouvent, c'est l'usage du sportif qui prend une substance pour avoir moins de problèmes, mais, en même temps qu'il fait ça, il lève, il lève, on pourrait dire les difficultés dans lesquelles il se trouve, il lève, comme s'il levait des degrés de liberté. Dans lequel il se trouvait, quoi. Parce que, à un moment, la liberté c'est la contrainte. Quand on sait plus quoi faire, quand on a trop de possibilités, eh bien le fait de prendre une substance, ça facilite les choses finalement, quoi. Donc c'est un peu prendre une substance comme si, sans réfléchir, quoi. Sans y penser etc. Et ça se fait souvent par l'intermédiaire de quelqu'un, ou parce que il y a quelqu'un qui a fait une influence, mais l'usage, là, c'est un usage, je dirai, sans réfléchir. Et un usage qui réduit le degré de liberté du sportif, et ça, ça facilite l'action, énormément, voilà. Du point de vue donc, tu vois, du point de vue de la contrainte, ça facilite le monde dans lequel le sportif se trouve, voilà. >> Il ne se pose pas de questions, va dans le produit, c'est la solution... >> va dans le produit... >> ça libère. >> Voilà, sur le plan psychique, ça libère le sujet, quoi, voilà. Ensuite il y a d'autres types qu'on a repérés. On a par exemple les usages exploratoires, C'est-à-dire, les sportifs prennent des substances pour essayer comme ça, pour voir ce que ça fait, donc il y en a, qui font ça, mais sans l'idée, de faire perdurer le dopage, ou sans des idées calculatoires, comme j'ai dit tout à l'heure, sans se dire, ça va m'améliorer les choses. Ou alors, exploratoire aussi pour résoudre un problème, une petite blessure, tiens, je vais essayer ça, pour voir si ça marche. Mais c'est souvent très ponctuel. >> C'est un peu le modèle des sciences expérimentales, sur soi. >> Exactement. Voilà, et on en a, et puis les sportifs sont des chercheurs, donc, forcément, c'est attractif. La substance, et puis, comme on sait qu'il y a très peu de chances de se faire attraper, aussi, donc ça peut ouvrir ce type de, de... >> Comme ils cherchent une technique d'entraînement, ils vont chercher un produit... >> Voilà, ils peuvent aller chercher un produit, et puis dire, eh bien voilà, on va bien voir et puis les risques sont contrôlés, parce qu'il n'y a d'idée de faire perdurer les choses etc., voilà, un usage exploratoire, voilà. Qu'on peut vraiment distinguer du premier usage, qui est un usage sans réfléchir. Là, il y a de la réflexion, là il y a de l'analyse, etc. Et puis il y a un usage d'optimisation, mais celui-là on le connaît bien, c'est celui, classique, du dopage de masse, dans lequel on prend une substance avec une intention bien précise, une durée bien fixée, voilà. Et donc ça, c'est l'usage le plus classique, et puis il y a un dernier usage c'est l'usage compensatoire. C'est celui qui consiste à utiliser des substances pour compenser les effets négatifs d'autres substances. Par exemple on prend des stimulants etc. et puis on est obligé de prendre des sédatifs pour pouvoir dormir. Donc une espèce de pharmacopée qui devient délirante parce que, en fait, on essaie de compenser les effets négatifs des substances. Alors c'est des choses qui existent bien, qui sont bien connues chez les bodybuilders, qui ont une pharmacopée énorme. Et puis qui prennent des choses pour, par exemple, atténuer les effets, par exemple, de bourgeonnements sur la peau, des stéroïdes anabolisants, ils prennent des crèmes pour la peau etc. Bon, bref, ces effets compensatoires existent aussi chez les sportifs, autres que les bodybuilders. >> D'accord. Merci. Alors, après ce tout d'horizon, on voit vraiment l'étendue, la diversité des travaux, le côté très riche aussi, très intéressant de toutes les pistes que tu as évoquées, si tu pouvais nous donner quelques pistes, pour la conclusion, qu'est-ce que tu pourrais dire pour conclure cet exposé, où il y a beaucoup de densité, beaucoup de richesses? >> Eh bien disons, peut-être pour conclure sur toutes ces recherches-là, et puis les articuler entre elles, je pense que la psychologie fournit, peut-être trois modes d'entrées à, au dopage, ou à la psyché des sportifs par rapport au dopage. Une entrée sur l'être, ce qu'ils sont, leur identité, leur personnalité, leurs connaissances, leurs attitudes, avec différents, peut-être, niveaux d'analyse de cet être. Une entrée sur le paraître, et qui me paraît être, c'est le cas de le dire, quelque chose d'extrêmement important, sur l'image de soi, sur la construction de son corps, et puis, une entrée sur l'action, c'est-à-dire sur l'idée que cette psyché, elle s'inscrit toujours dans un contexte, elles s'inscrit toujours dans une activité spécifique qui est celle du sportif, et qui n'est pas comparable à celle du travailleur. C'est une autre activité donc elle présente, et puis qui, entre tous les sports se différencie, aussi, également. Et donc, avec ces trois niveaux d'analyse, on a des niveaux, à mon avis, complémentaires, et je pourrais dire, suffisamment riches pour avoir une appréhension relativement complète, de cette, de ces mécanismes psychologiques associés au dopage. Peut-être dire que, les regrets que j'ai, moi, par rapport à l'impact de ces recheches-là, c'est leur impact, notamment sur la prévention, c'est-à-dire qu'il y a aussi des recherches dont j'ai pas parlé ici qui portent sur l'analyse psychologique des dispositifs de prévention, des effets que ça peut avoir etc. Et puis, eh bien, que l'utilisation de ces recherches-là, et puis de celles que je viens de citer, soit si peu utilisée dans la mise en place de dispositifs de préventions, d'accompagnement des sportifs, et on se plaint d'avoir des jeunes sportifs qui prennent des stu, qui se font attraper aux contrôles, et on se dit, mais où est la prévention? Et pourquoi on ne développe pas plus de préventions? Et pourquoi les institutions ne s'engagent pas plus dans le développement de ces préventions? >> Merci beaucoup. >> Avec plaisir. [MUSIQUE] [MUSIQUE] [MUSIQUE]