de, comme chez Malthus, de différentiels pourrait-on dire, entre
l'augmentation de la démographie d'un côté et de l'autre, la production alimentaire.
Et là encore, c'est la démographie des gens du Sud,
de ce qu'on appelait autrefois le Tiers Monde qui est vraiment pointée du doigt.
Et là on va trouver quelque chose d'assez clair,
par exemple avec un texte de Garrett Hardin.
Garrett Hardin c'est l'auteur de la Tragédie des communs,
mais il y a un autre texte très célèbre de lui qui a été publié en 1974.
C'est survivre sur un canot, si vous voulez.
Eh l'idée, eh bien,
c'est que les États-Unis sont un joli petit canot de sauvetage.
On y est très bien et effectivement, si on y laisse venir les pauvres du Tiers Monde,
qui se reproduisent de façon prolifique, eh bien, ce canot lui-même
va devenir un enfer avant d'échouer et de couler lamentablement.
D'où le fait qu'il ne faut pas aider les pauvres,
ça va jusque-là, il ne faut pas les aider.
Passez-moi l'expression mais pratiquement,
il faut les laisser crever pour sauver le canot des plus riches.
Ça va jusque-là, c'est donc quand même un discours relativement dur.
Maintenant, avec la bombe P de Paul Erlich,
en sous-titre, sept milliards d'hommes.
Je rappelle que nous sommes à plus de sept milliards d'hommes et on va souvent
retrouver ça.
On pourrait aussi voir ça dans les livres de Vogt et Osborn.
Ils n'imaginent pas qu'on puisse aller bien au-delà du
seuil de population qui était le leur à l'époque, grosso modo trois milliards.
Donc chez Erlich, c'est cet aspect.
Le texte commence avec un récit
d'un voyage en taxi avec son épouse et son enfant dans l'Inde.
Alors une Inde qui est présentée comme grouillante d'hommes, d'hommes sales,
d'hommes avec leurs déchets organiques, urinant, et cetera.
Il y a vraiment ce trait, disons, des choses un peu simplificatrices, mais
de droites au très mauvais sens du terme que l'on retrouve dans cette littérature.
Et surtout j'insiste, on met en avant, c'est le seul problème.
Alors, disons les choses très claires, ça n'est pas le seul problème,
évidemment que non.
Et même, jusqu'à une certaine période, on peut dire que la démographie
a été un facteur, au point presque de dire marginal même si on va devoir nuancer.
Si on prend le XXe siècle, et on va grosso modo bloquer, même si les
chiffres commencent à peine avant et puis se termine un peu avant le XXe siècle.
Mais grosso modo, durant le XXe siècle, la population mondiale va tripler.
Alors que par exemple les émissions de carbone,
quant à elles, vont être multipliées par un facteur 17.
Et ce facteur 17 n'est dû qu'à une toute petite partie de la population,
à savoir, les pays les plus riches, les anciens pays industriels à l'époque parce
que là on est dans le cadre du XXe siècle.