Lorsqu'on a démarré notre projet, dès les premières semaines d'activité, d'ouverture du garage, on s'est tout de suite rendu compte que certains indicateurs étaient dans le rouge et que malheureusement, on va dire, le projet qu'on avait mis sur papier, le projet idéal, on allait devoir le modifier pour pouvoir pérenniser notre activité et la développer, donc nous, on a pris la décision de démarrer en format associatif. Mais au fur et à mesure des semaines qui passaient, on a vu que pour pouvoir justement développer le projet et le pérenniser, il va falloir très rapidement que nous basculions plutôt en modèle entreprise d'insertion donc en entreprise. Pourquoi ? Parce que premièrement, le fait de dépendre de subventions, ça donne une certaine fragilité à l'équilibre du modèle économique, parce que comme on le sait, les subventions c'est pas éternel, et d'année en année ça diminue, on a aussi eu des gros soucis au niveau de la trésorerie. C'est qu'on a eu des accords pour des subventions mais jusqu'à aujourd'hui, ça fait plus de 9 mois, 10 mois, les subventions ne sont toujours pas arrivées. Donc c'est très compliqué de gérer, d'avoir un modèle économique fiable qui tient la route avec autant de paramètres variables. Et vu que notre activité aussi fonctionne très bien et nous permet de faire entrer de l'argent, et on a aussi commencé à aller démarcher, à récupérer des marchés d'entretien de véhicules, de parcs automobiles, on s'est tout de suite dit très rapidement, dès les premiers mois, qu'il fallait mettre en place un processus pour pouvoir faire évoluer notre projet, se professionnaliser et pouvoir le pérenniser. En tant que directeur de la structure de Garages solidaires, je me suis très rapidement rendu compte de cette problématique, étant donné que je gère la structure au quotidien. C'est un débat qu'on a eu dès le début avec notre conseil d'administration, étant donné qu'on est en forme associative, pour des personnes qui nous suivent depuis le début du projet, qui sont des membres fondateurs comme moi du projet, il y a eu un débat quand même assez houleux. On était divisés, on va dire, il y avait 2 options. La première c'est de se dire non, il vaut mieux attendre un an, 2 ans que le projet vraiment aboutisse, se pérennise pour pouvoir changer de modèle économique, et puis finalement la majorité a vu que non, il fallait tout de suite rectifier le tir car ce qui se jouait, c'était vraiment la pérennité vraiment réelle du projet, et que si on changeait pas de modèle tout de suite, on allait forcément se casser la figure, et surtout qu'on a mis en place pas mal d'indicateurs qui montraient que, vu la masse de travail et même la masse du chiffre d'affaires que nous avons depuis plusieurs mois maintenant, il y avait pas de raison de ne pas changer tout de suite de modèle, voilà. Mais on a décidé quand même de bénéficier d'un DLA, un dispositif local d'accompagnement, nous avons notre partenaire Nord Actif, France Active au niveau national, qui nous suivent et ils ont débloqué donc une enveloppe pour qu'on puisse bénéficier d'un DLA, donc y a une structure qui va nous suivre justement et qui va nous permettre de faire une étude pour pouvoir anticiper et puis mettre en place la mutation de notre structure.