Bonjour, je m'appelle Madeleine Ceyrac et je vais vous parler de mécénat en prenant l'exemple du projet Ticket for change et j'ai pensé à utiliser 2 casquettes, une première qui est celle de mécène de Ticket for change, via mon rôle de directrice déléguée du Fonds de dotation Entreprendre et Plus, et une autre casquette de leveuse de fonds pour Ticket for change via mon rôle de mentor du projet. Ce qui a convaincu Entreprendre et Plus d'être partenaire fondateur de Ticket for change, c'est en 1 l'entrepreneur. Dès le premier rendez-vous avec Mathieu, on s'est rendu compte qu'il réunissait 4 qualités qu'on recherche, c'est-à-dire 1 l'ambition, oser voir grand pour vos projets, c'est ça qui séduira vos partenaires. En 2 c'était l'engagement, en 3 le professionnalisme et en 4 c'est l'enthousiasme. Un mécène ne pourra que succomber à votre optimisme, votre enthousiasme et votre spontanéité. Ensuite en 2, je dirais que c'est le projet et l'adéquation entre l'entrepreneur et le projet qu'il porte. Matthieu, quand il est venu nous voir, il avait une problématique très claire. Les entrepreneurs, des jeunes qui veulent se lancer dans l'entrepreneuriat social mais à qui il manque un déclic pour vraiment passer à l'action. Et une solution très simple, embarquer 50 jeunes pour un tour de France à la rencontre d'entrepreneurs inspirants. C'était clair, net, précis et on n'a pas eu besoin de plus pour se décider. Donc là, je reprends ma casquette leveuse de fonds Ticket for change, et pour cette première édition, l'enjeu était de trouver 650 000 euros, ça semble énorme, ça l'est, mais il est parfois plus simple de trouver 1 million d'euros que 1 000 euros, donc vraiment soyez ambitieux dans vos projets. Pour cette première levée de fonds, on a choisi une forme associative. Le projet a un fort impact social, des besoins de financement importants et pas de source de revenus, et donc c'était vraiment la forme la plus facile pour trouver des financements auprès d'entreprises, de fondations, de mécènes privés, de collectivités et du ministère. Je pense que, au-delà de la fiscalité et de la forme juridique, ce qui nous a permis de convaincre nos partenaires, c'était qu'on leur a proposé systématiquement un engagement à la fois financier et surtout humain en leur permettant d'impliquer concrètement et opérationnellement leurs collaborateurs. Mais je pense qu'au-delà de tout ça, on n'aurait jamais réussi à lever 650 000 euros si on n'avait pas harcelé de coups de téléphone, de mails, tous nos partenaires pendant 6 mois, donc un mot d'ordre, relancer, relancer, relancer. Après le succès de cette première édition, Ticket for change est rentré dans une 2ème phase qui est le développement et l'essaimage. On s'est rendu compte que la dépendance de Ticket for change aux subventions pouvait fragiliser la structure et freiner son développement. Donc on a réfléchi et on s'est rendu compte que susciter des vocations d'entrepreneur du changement, c'était un savoir-faire qui était monétisable, c'est-à-dire un savoir-faire qu'on pouvait vendre à des entreprises, des collectivités ou des écoles. Et du coup, depuis quelques mois, on réfléchit à la création d'une structure commerciale qui vendrait ses prestations, et l'objectif est qu'à terme, cette structure commerciale soit bénéficiaire et qu'elle puisse participer au financement de la structure associative. Pour conclure, je dirais que si vous avez un bon projet, c'est-à-dire un projet qui permette de répondre concrètement et efficacement à une problématique sociale majeure et que vous avez une vraie fibre entrepreneuriale, vous n'aurez aucun mal à trouver des financements, parce que peut-être que ça vous paraît étrange, mais en France il y a plein de mécènes qui sont prêts à financer des bons projets et des bons entrepreneurs. Unpacked besting, ça consiste effectivement à investir dans des entreprises dont le but premier est d'abord de chercher un impact social, avant de chercher la réussite financière, ça ne veut pas dire que ces entreprises ne respectent pas toutes les contraintes d'un bon management et de l'économie au sens propre du terme, c'est-à-dire d'une bonne gestion. Je pense que c'est plus difficile pour une entreprise sociale de lever de l'argent que pour une autre entreprise, puisque la rentabilité recherchée par l'investisseur traditionnel n'est pas nécessairement le premier critère ou le premier résultat de l'action de l'entreprise sociale. Mais on peut motiver les gens à investir dans les entreprises en leur disant que le dividende premier, ça peut être l'impact social, c'est-à-dire le service de l'intérêt général, le service des gens effectivement les plus défavorisés, la réinsertion, la santé, mille et une choses effectivement qui sont nécessaires pour combattre les difficultés effectivement au quotidien dans une société qui est en pleine mutation. Nous allons mettre en place une campagne de financement participatif. Alors pourquoi ? Premièrement, parce qu'on a beaucoup de gens qui viennent régulièrement au garage ou ont beaucoup de personnes qui nous suivent, que ce soit sur Internet, sur les réseaux sociaux. Et la plupart des gens nous disent, votre projet est génial, comment est-ce qu'on peut vous aider ? Bon, il y a des gens qui viennent nous aider, qui donnent de leur temps, qui viennent participer au garage bénévolement pour nous aider, que ce soit au niveau mécanique ou au niveau de l'association en général. Et donc on a décidé de mettre en place cette campagne pour pouvoir permettre aux gens qui sont pas forcément proches de nous aux gens à l'échelle nationale, n'importe quelle personne vraiment qui serait touchée par ce projet, de pouvoir participer financièrement pour pouvoir développer notre projet, donc ça c'est la raison principale, c'est de permettre à tout le monde d'y participer. Et puis la 2ème raison, c'est une raison pragmatique, on va dire financière, c'est qu'aujourd'hui on doit multiplier nos financements et je me suis dit, pourquoi pas justement, essayer de fédérer les gens autour de ça, ça nous permettrait de pouvoir avoir une rentrée d'argent non négligeable pour pouvoir développer notre projet. L'objectif est de changer de modèle, donc c'est une rentrée d'argent qui nous permettra de consolider notre structure.