[MUSIQUE] [MUSIQUE] Pollen AM, c'est le nom de l'entreprise que l'on découvre ensemble tout de suite. Je vous présente son directeur général, Didier Fonta, bonjour. >> Bonjour, Thomas Hugues. >> Bienvenue, enchanté. Enchanté également de recevoir Jimmy Gantier, bonjour. >> Bonjour. >> Vous êtes directeur prototypage bonne matière, vous m'expliquerez ce que c'est, chez Decathlon et vous êtes client de Pollen AM. Ça veut dire quoi AM? >> AM, c'est l'acronyme de Additive Manufacturing. >> Additive Manufacturing, exactement, en français, fabrication additive. Impression 3D. >> D'accord, l'impression 3D. Donc, vous proposez une machine d'impression 3D, c'est ça? >> Exactement, Pollen AM a développé une technologie qui est embarquée dans ces systèmes assez unique qui permet de pouvoir transformer des matériaux industriels. Pourquoi unique? Parce que justement nos concurrents ont plutôt tendance à avoir développé des ersatz de matière, donc des matériaux qui ont des chimies modifiées, des format spécifiques. Et nous, on transforme des matériaux universels traditionnellement utilisés par l'industrie manufacturière. >> C'est-à-dire que vous prenez le même matériau de départ, de base, qui est utilisé par les usines. C'est ça. >> Exactement. >> J'ai bien compris. Et alors on parle de quel type de matériau justement? >> Alors justement, l'avantage de notre technologie, c'est d'être complètement versatile et de couvrir les thermoplastiques, standard, de commodité, les matériaux flexibles, mais également les métaux et les céramiques techniques. Globalement, une [INAUDIBLE] quasi infinie de matières. >> D'accord, ça ressemble à quoi, votre imprimante 3D? >> Alors, notre imprimante 3D aujourd'hui >> Ça rentre dans la pièce? >> Oui, oui, vous mettez une bonne vingtaine d'imprimantes ici. >> D'accord, ça fait quelle taille? >> Vous avez un cylindre d'un mètre de diamètre sur à peu près un mètre de hauteur sur un volume de fabrication de 30 cm de diamètre, sur pareil, 30 cm de hauteur. >> Donc, on sort des pièces qui font à peu près cette taille-là, c'est ça? >> Exactement. >> Vous pourriez faire plus grand? La technologie le permettrait? >> On pourrait faire plus grand. La technologie n'a globalement pas de limite de taille. >> D'accord. >> Il suffit d'avoir un système de déplacement adapté. On pourrait imaginer des systèmes d'un mètre pour produire tout ensemble de pièces qui s'inscriraient dans ce volume. >> Oui. On va parler de Decathlon évidemment, mais qui sont vos clients? >> Nos clients, c'est globalement toute industrie manufacturière qui a un besoin de répondre rapidement >> à un besoin de prototypage de production de petite et moyenne série, mais toujours avec l'approche bonne matière. On est présent dans les marchés de l'aéronautique, le marché de l'automobile, le marché forcément de l'équipement sportif, mais également dans les secteurs de recherche pour les applications médicales et l'éducation. >> Alors, je ne connaissais pas ce mot, cette association de mots, prototypage bonne matière, j'ai bien compris ce que ça voulait dire. Pour vous, pourquoi c'est important? >> C'est important parce que ça va nous permettre de gagner du temps et quand je fais un prototype, je vais pouvoir utiliser à travers la gamme de granulés, la même matière qui sera utilisée pour la fabrication du produit fini. Donc, dans le cadre d'un test d'usage, le prototype aura les mêmes caractéristiques puisque la matière est identique dans le test qu'on va faire. >> Ça permet quoi? D'éviter de mauvaises surprises? Ça permet de pousser peut-être aussi les tests pour voir si le matériau résiste ou pas? C'est quoi la logique? >> Les deux, le temps, le gain de temps, c'est que comparé à de l'injection, on va passer d'un prototypage de quelques jours versus quelques semaines. Du coup, ce temps, soit on peut le faire pour gagner dans les phases de développement, soit pour tester d'autres matières. Comme on va plus vite, on peut très bien aller chercher un comportement différent en utilisant une autre matière et le prototype, on pourra le faire en quelques jours. Donc, en fait les phases de conception de tests au niveau du prototypage sont très raccourcies. >> Vous l'utilisez ou vous l'avez utilisé pour quel type de produit chez Decathlon? C'est très large. On utilise beaucoup les élastomères parce que c'est quelque chose qui dans l'impression 3D est très dur à avoir avec des imprimantes classiques. Et donc là, moi je vais utiliser pour les produits nautiques beaucoup jupe de masque, de snorkeling, palmes, chaussons de nage, après semelles. Dès qu'on va développer des chaussures, on va pouvoir tester différentes semelles avec différentes structures, différentes matières. Et tester le confort, l'amorti beaucoup plus facilement. >> Donc, c'est testé par des humains ou c'est testé en situation? Comment ça se teste? >> C'est testé en laboratoire. Donc là, c'est vraiment notre labo qui fait les tests pour vérifier la conception du produit, donc ce n'est pas un test client. Même si ça le pourrait, on pourrait en imprimer plusieurs pour avoir une phase de test client. Mais c'est essentiellement en laboratoire où les ingénieurs vont tester avec nos outils de calcul si le produit est conforme à ce qu'on attend. >> Ça fait longtemps que vous utilisez comme ça une imprimante 3D ou l'imprimante 3D de Pollen AM? >> Alors, Pollen, ça fait trois ans, je pense, que je travaille dessus. Après, on a d'autres technologies, mais sur Pollen, moi ça fait trois ans et tous les jours. >> Tous les jours? >> Tous les jours, elle imprime non-stop tous les jours. >> Mais vous testez tant de nouveaux modèles ou de matériaux? >> Il y a plus. Alors, on va faire prototypage rapide pour les produits finis, mais après, on peut faire aussi des pièces pour de l'assemblage ou des outils. C'est-à-dire que moi, je travaille dans l'usine BTWIN Village à Lille, si à un moment on veut changer dans notre process de fabrication quelque chose pour avoir plus de confort ou pour améliorer l'outil de production, je peux même produire des petites pièces très rapidement. Donc, je peux faire du prototypage rapide soit de produits finis, mais aussi de pièces pour fabriquer les produits. >> Est-ce que d'une certaine façon ça libère aussi la créativité d'avoir un outil comme celui-là? >> Carrément, ça rend beaucoup plus accessible en fait, comme le disait Didier, c'est une imprimante de bureau. Moi, elle est à côté de moi, j'en ai deux à côté de mon bureau dans le labo. Donc, je peux les utiliser facilement tous les jours. N'importe quelle personne qui vient, qu'il soit designer, ingénieur, concepteur, peut travailler avec moi sur cette machine. L'imprimante rend beaucoup plus accessible les phases de conception et de prototypage, du coup, puisqu'il n'y a pas d'outil industriel, c'est une imprimante de bureau. >> L'entreprise a été créée il y a bientôt huit ans, septembre 2013. Vous en êtes où de votre développement? >> Alors justement, septembre 2013, création de la société. Lancement de notre premier produit 2016. >> Oui, donc phase de recherche et développement importante. >> Sachant qu'on avait déjà commencé avant de créer la société. >> D'accord, OK. >> Et aujourd'hui, on est à la quatrième version de notre produit et on a aujourd'hui l'accélération, enfin des projets d'accélération surtout à l'international, avec l'ouverture d'un bureau en Allemagne et pour soutenir nos activités de développement, on est en train d'ouvrir une levée de fonds. >> D'accord, auprès de vos actionnaires, de nouveaux actionnaires, c'est quoi l'idée? >> Alors toujours nos actionnaires historiques et bien sûr, c'est de compléter ce panel d'actionnaires qui nous soutiennent quasiment depuis le début avec de nouveaux acteurs qui ont une expérience marché différente et qui nous permettent de toujours améliorer nos produits et notre stratégie commerciale. >> Pourquoi l'Allemagne? >> Parce que l'Allemagne, c'est le premier pays européen du marché de la fabrication additive. >> De la 3D, [DIAPHONIE] 3D. >> Exactement. Et c'est un tissu industriel fantastique sur lequel il est important d'avoir une présence territoriale et une vraie stratégie dessus. >> Merci beaucoup, merci à tous les deux d'avoir participé à l'émission. Heureux d'avoir découvert cet univers du prototypage bonne matière. Je ne sais pas si vous connaissiez. Moi en tout cas j'avoue, je ne connaissais pas, c'était passionnant. Un nouvel écosystème tout de suite. [MUSIQUE] [MUSIQUE]