entendu la rentabilité du projet si je puis dire,
il faut que le projet soit viable, il faut au moins que les capitaux engagés
aient un retour sur investissement ou alors il faut expliquer pourquoi.
Car si les externalités positives qui ne sont pas monnayables
sont très importantes, je pense que ça vaut autant que ce qui est monnayable.
Il faut savoir le mettre en avant.
Mais bien entendu, donc ce retour sur investissement, on fait un projet,
ça doit rapporter quelque chose à l'entreprise directement ou à la société.
Les 2 points sont très importants.
D'autre part, sur les grilles, ce qui est important aussi, c'est la mise de fonds.
donc les capitaux nécessaires pour pouvoir engager le projet.
Que ce soit pour l'investissement ou pour l'avance de trésorerie.
Ce sont 2 points de vigilance très importants.
Et, encore une fois, la qualité des dirigeants,
d'où l'importance de leur accompagnement.
>> Et alors, si on regarde toujours,on regarde toujours en termes de grille,
il y a >> les soldes intermédiaires de gestion,
alors quelles seraient les 2 ou 3 soldes intermédiaires de gestion que vous
recommanderiez de travailler tout particulièrement?
>> Alors, tout d'abord je ferais, je commencerais par une mise en garde.
Les soldes intermédiaires de gestion appliqués pour les sociétés anonymes
leurs conviennent bien.
Mais elles ne conviennent pas et loin de là à de nombreux autres types de sociétés.
Par exemple, les coopératives ont un mode de gouvernance très particulier et le
résultat net en coopérative n'a pas beaucoup de sens
par rapport au résultat net en société anonyme, ça n'a rien à voir.
Et au-delà de ça >> Et pourquoi?
>> Parce que les prix formés >> en coopérative,
par les membres de la coopérative sont des prix qui sont,
je dirais, gérés par les coopérateurs, décidés par les coopérateurs.
Ce ne sont pas des prix de marché généralement.
Donc c'est très difficile, on ne peut pas comparer un résultat net
en coopérative et un résultat net en société anonyme.
Donc pour faire ces comparaisons, il faut revoir les grilles,
et en tout cas revoir la pondération des critères sur les grilles.
Il faut accorder davantage d'importance peut-être aux coûts mis en oeuvre
pour voir si la, l'efficience est la même en coopérative
par rapport à d'autres entreprises qui le sont, qui ne le sont pas.
Il faut aussi accorder de l'importance aux résultats d'exploitation, ce
résultat d'exploitation, comme l'excédent brute d'exploitation sont 2, à mon avis
2 critères particulièrement importants quel que soit le statut de l'entreprise.
Mais en coopérative il faut être vigilant,
peut-être les coopérateurs se servent trop et veulent une
rémunération du produit et du service qu'ils apportent à la coopérative.
Ils veulent peut-être, ils sont peut-être trop gourmands.
Est-ce qu'ils sont suffisamment raisonnables pour mettre une, pour avoir,
pour garder un résultat d'exploitation pour pouvoir réinvestir?
Et privilégier la pérennité de l'entreprise.
>> Alors au-delà de ces 3 soldes intermédiaires de gestion,
le fameux EBITDA
>> Oui >> Pour une
>> entreprise sociale et solidaire,
comment un entrepreneur doit-il s'en saisir?
>> Alors, l'EBITDA c'est l'équivalent en anglais de ce qu'est l'EBE,
l'excédent brut d'exploitation en français.
Même s'il y a quelques différences comptables.
Qu'est-ce que ça veut dire?
Je pense que pour pouvoir s'en saisir il faut comprendre la signification.
La signification de l'EBITDA ou de l'EBE c'est
la richesse crée à partir des capitaux engagés dans une entreprise.
Capitaux engagés dans les investissements,
et capitaux engagés dans ce qu'on appelle le besoin en fonds de roulement c'est à
dire l'avance de trésorerie nécessaire au jour le jour pour pouvoir fonctionner.
Et donc cette richesse crée, je dirais, quel que soit le statut de l'entreprise,
il faut créer une richesse parce que les capitaux coûtent, et cette richesse
il faut, c'est un point très important parce que tous les capitaux coûtent,
il n'y a pas de capitaux gratuits, sinon ça se saurait.
>> Donc, on a maintenant vu
les quelques soldes intermédiaires de >> gestion.
Dernière question, quels conseils vous donneriez à un entrepreneur social
qui va à la recherche d'investissements et qui va à la rencontre des investisseurs
pour d'une certaine façon rendre son projet le plus attrayant possible.
>> Alors, il me semble que le, tout investisseur doit bien prendre en compte
>> les données de son projet.
Et dans l'économie sociale et solidaire, il faut bien valoriser les externalités
positives apportées aux clients et à la société, ça c'est un premier point.
Deuxième point, c'est travailler avec ces clients en faisant des partenaires.
Ne pas hésiter à leur demander des avances de trésorerie,
ne pas hésiter à leur demander de participer au capital.
Parce que le, un des apports des entreprises de l'économie sociale et
solidaire, c'est d'apporter une valeur supplémentaire, une valeur, une
externalité positive à son client qui va pouvoir s'en prévaloir dans son rapport,
de, dans son rapport de, de responsabilité sociale et environnementale.
Voilà. Merci.
Je cherchais mes mots.
Ca c'est important à mon avis parce que l'argent est une ressource rare.
Donc c'est une ressource comme d'autres ressources, c'est une ressource rare,
et c'est souvent une des difficultés pour les entreprises, pardon,
de l'économie sociale et solidaire, c'est de trouver de l'argent auprès des fonds.
Et si elles peuvent se prévaloir
de travailler à des partenariats avec des clients, ça me semble important.
Et je le vois dans des exemples, des entrepreneurs que
l'ESSEC peut encadrer, peut mener, peut accompagner vers leur développement.
Je vois que les entrepreneurs qui ont réussi à convaincre certains de leurs
clients, et d'en faire des partenaires de leurs entreprises et les
plus grandes entreprises sont à mon avis les meilleurs,
les meilleurs les meilleurs objectifs quoi.
>> Si on donne un exemple dans les entreprises que vous connaissez?
>> Je pense à La Poste, La Poste, je me souviens d'un ancien étudiant de
l'ESSEC qui avait travaillé sur des recyclages de sacs postaux,
et il avait mis La Poste dans le coup pour notamment avoir des avances de trésorerie.
Je pense aussi à un projet où un étudiant avait travaillé au recyclage du mobilier
d'entreprise et il avait travaillé notamment avec de très grosses
entreprises, eh bien encore une fois, il avait obtenu des avances de trésorerie,
je me demande même si certaines n'étaient pas venues au capital.
>> C'est l'exemple d'Extramuros, on se souvient bien.
>> Merci. >> Et pour conclure,
finalement on a parlé de besoins en fonds de roulement, tout à l'heure,
dans les soldes intermédiaires de gestion, on parle de trésorerie, cette dimension-là
est un élément essentiel de la vie >> d'une entreprise.
>> Oui, parce que figurez-vous qu'il y a des entreprises qui marchent tellement
bien qui vendent tellement bien leurs produits et services qu'elles en
meurent.Parcequ'elles manquent d'oxygène, elles manquent d'argent pour financer
ce besoin en fonds de roulement qui est nécessaire pour développer l'activité.
Alors l'activité se développe mais si les clients paient un peu tard,
eh bien il n'y a pas d'argent, et ça s'appelle une faillite de croissance,
donc j'insiste souvent en accompagnant les entrepreneurs, sur ce point.
vous, votre entreprise nous lui souhaitons tous un grand succès,
mais ce grand succès ça doit s'accompagner et donc il faut prévoir en effet un
accompagnement au développement de l'entreprise, par, en trouvant l'argent
pour faire face à l'augmentation du besoin en fonds de roulement.
>> Merci.