[AUDIO_VIDE] On va commencer donc par le contexte de cette mobilité, l'urbanisation en Afrique. De quoi allons-nous parler au cours de cette leçon? On va essentiellement évoquer trois aspects. Le premier c'est la croissance et l'étalement urbain qui sont les conséquences donc des liens entre les migrations et l'urbanisation en Afrique. La deuxième chose, ce sont les crises écologiques et économiques qui vont entraîner la paupérisation des populations citadines, africaines. Et la troisième chose, c'est la fin de l'Etat providence, c'est cette fin d'Etat providence qui est due à la mise en œuvre des politiques d'ajustement structurel. Concernant le premier point, l'étalement, et en particulier qui est le fruit donc de cette croissance démographique, alors si on regarde les statistiques internationales sur les caractéristiques urbaines à travers le monde, on observe deux choses essentiellement. Le premier, c'est que l'Afrique c'est le continent le moins peuplé, mais qui a le rythme d'urbanisation le plus rapide à travers le monde depuis les années 50. La deuxième chose, c'est l'expansion spatiale des villes, cette expansion qui est due à l'afflux des populations rurales dans les périphéries urbaines. Quelques chiffres pour illustrer les derniers propos annoncés. D'abord, l'Afrique est le continent le moins urbanisé, et les chiffres le prouvent. La moitié de la population urbaine effectivement se trouve en Asie, l'Europe compte 16 % de cette population urbaine, les Amériques, l'Amérique du Nord, l'Amérique du Sud, 22 %, et l'Afrique ne compte qu'un peut plus du dixième de cette population Africaine. Si l'Afrique est le continent le moins urbanisé, par contre il est le continent au cours de ces dernières années dont la croissance urbaine est la plus rapide. Alors, l'Europe, le Japon, c'est 0,1 % en moyenne, l'Amérique, 0,4 %, l'Amérique Latine, 1,9 %, et l'Afrique Subsaharienne, elle se trouve à un taux de croissance de 3,6 % donc en moyenne. Quels sont les facteurs de cette urbanisation? Alors les facteurs sont de deux ordres. Alors, d'un part, il y a la colonisation, donc qui a pour conséquence essentielle le déplacement des centres urbains de l'intérieur vers le littoral, avec les côtes qui sont exploitées avec l'implantation des comptoirs, l'implantation des ports qui vont donner les grandes métropoles africaines. Et la deuxième chose, c'est l'exode rurale, avec comme on va le voir, des facteurs aggravants que sont les sécheresses qui vont caractériser l'Afrique Sahélienne au cours des années 70, 80. Quelques exemples de cette croissance spectaculaire de la population africaine, nous avons l'exemple de Kinshasa, on voit que depuis les années 70, jusqu'aux années, jusqu'à 2015, on a une croissance régulière de cette population. Et, notamment, une croissance qui va devenir beaucoup plus rapide à partir des années 2000. Et à partir donc de ces années 2000, la population va atteindre 5 millions d'habitants pratiquement, et pour être le multiple avec une population donc qui frôle les 11 millions donc en 2015. Un autre exemple, c'est celui de Niamey, l'exemple de Niamey donc qui est caractérisé par cette croissance également à deux vitesses, donc notamment à partir de l'année 1961, donc les indépendances, les années 70, 80, on a la sécheresse, et on a donc cette croissance exponentielle de cette population qui va être multipliée par huit en l'espace donc d'un demi siècle. Alors, cette croissance urbaine va être à l'origine de ce phénomène d'étalement urbain. Disons que l'étalement urbain est un phénomène qui est général aux villes. Parce que, on va avoir que dans l'essentiel des villes du monde, alors, la croissance de l'espace urbain suit les axes de communications. Alors, mais quand même, on peut noter des aspects qui sont spécifiques, par exemple dans les pays du Nord, si l'étalement est le fait du développement économique et dont le iii est l'amélioration des conditions de mobilité, alors, dans les pays du Sud, et en particulier donc, ceux africains, on note surtout l'hypertrophie des métropoles urbaines. Pourquoi cette hypertrophie, parce que tout simplement il va y avoir une concentration de tous les facteurs attractifs dans ce qu'on appelle les villes capitales. On peut schématiser l'étalement urbain dans les villes africaines, bon que ce soit, par exemple, des villes plats comme Ouagadougou ou bien dans des villes de presqu'île comme Dakar, ou bien comme Cotonou, donc des villes lagunaires, mais si on prend l'essentiel donc de ces villes, on a un même schéma d'expansion spatiale. Qu'est-ce qu'on va noter, un noyau qui est le noyau originel donc de cette ville africaine, c'est en général c'est le noyau colonial, dans les années 60, 70, 80, on va avoir une première couronne donc toujours urbanisée qui rentre dans la planification urbaine, coloniale, et à partir des années 2000, on va voir que partout, il y a le développement des périphéries avec l'arrivée des populations rurales et ceci depuis la période de la sécheresse, depuis la période des crises économiques qui vont affecter l'économie agricole, donc il va y avoir le développement d'une périphérie et en général des périphéries occupées par les populations les moins favorisées. Alors on peut avoir l'exemple donc de aussi la ville de Dakar, la ville de Dakar qui dans les années 1952 était constituée de villages lébous, avec un centre qui était pratiquement au bout de la presqu'île, on va avoir donc une expansion spatiale qui va passer pratiquement de 17 kilomètres carrés déjà dans les années 80 jusqu'à 32 kilomètres carrés dans les années 1990, et aujourd'hui on frôle les 40 kilomètres carrés, on a une superficie urbanisée qui a été multipliée par 14 en une trentaine d'année. Alors, et ceci simplement c'est comme ce qui a été montré dans le schéma général, que c'est une zone agglomérée en continue qui va s'étendre au fur et à mesure et qui va, je l'ai dit donc cet extrait, qui va donc s'étendre sur les villages périphériques, et donc ces extensions vont arriver à donner une superficie qui atteint les 4 100 hectares. Le deuxième aspect donc, qui était évoqué parmi les phénomènes majeurs, c'est la paupérisation des ménages et cette paupérisation qui est la conséquence à partir des années 70, d'un certain nombre de crises, qui vont affecter d'une part le Sahel du point de vue écologique, ce sont les crises comme d'un la la sécheresse, donc, qui a affecté le Sahel, durablement, au cours des années 70, 80, avec la multiplication des difficultés en milieu rural, la baisse des productions agricoles, les famines, et donc l'afflux de ces populations pauvres vers les villes ; et l'autre aspect c'est la dégradation des sols en ce sens que l'essentiel de cette culture, c'est une culture de rentes extensive qui va rapidement appauvrir les sols et faire baisser les rendements, comme par exemple on a le cas de l'agriculture arachidière au Sénégal dont la production va drastiquement chuter. Alors, le deuxième aspect, ce sont les crises économiques, les crises économiques, les années 80, avec les chocs pétroliers successifs, et d'autre part, cette dégradation des termes de l'échange, dans lequel on va voir ce qu'on peut appeler le centre de gravité du monde, les grands marchés proposaient des prix de moins en moins intéressants aux producteurs agricoles. La conséquence, c'est la baisse des recettes des Etats qui vont s'en suivre, et par conséquent, les déficits d'investissements en ville, et les problèmes de chômage, d'où donc cette paupérisation des populations urbaines. Le troisième aspect, c'est donc la fin de l'Etat providence. C'est la fin de l'Etat providence parce que jusque dans les années 70, 80, l'Etat était le principal acteur du développement économique. Et, l'Etat était également le principal acteur de la protection sociale des populations. Mais à partir des années 70, avec la mise en œuvre des politiques d'ajustements structurels, un nouveau slogan va être développé par nos pays, à savoir moins d'Etat, mieux d'Etat. L'Etat qui doit se désengager de tout ce qui est investissements privés pour assurer la gestion et l'équité de la répartition des richesses. Alors, ça va se traduire par trois iii, d'abord la mise en œuvre de la vérité des prix, donc les produits sociaux sont de moins en moins subventionnés, les produits de consommations étaient jusque là subventionnés et vendus à des prix inférieurs au prix d'achat de ces produits. La deuxième chose, c'est le retrait de l'Etat du secteur marchand, ceci va correspondre à la privatisation des sociétés nationales l'électricité, la diffusion d'eau, et y compris le transport. Et enfin, le troisième aspect qui montre la fin de cet Etat providence, c'est le développement de la participation de la population à l'effort de développement, c'est-à -dire que donc il ne s'agit plus seulement pour accéder à un produit de tendre les mains à l'Etat, mais de contribuer justement, tant soit peu au service qui est fourni. Que de tenir en conclusion donc de ce contexte, on a essentiellement trois phénomènes qui vont marquer l'Afrique, et en particulier les villes africaines, c'est l'expansion spatiale de ces villes avec les pauvres qui occupent les périphéries, ensuite, la deuxième chose, c'est une paupérisation des citadins à cause des différentes crises qui vont affecter dans ce premier demi siècle d'indépendance les pays africain, et la troisième chose, c'est la fin de l'Etat providence donc qui va pousser les populations à elles-mêmes se prendre en charge pour s'assurer des services. Alors il est évident que tout cela ne peut pas ne pas influer sur les mobilités des populations citadines. Nous voila arrivé au terme de cette leçon qui pose le décor dans lequel les transports, les mobilités urbaines vont avoir lieu, et ce sera l'objet des développement dans les leçons qui vont suivre. Au revoir.