[MUSIQUE]
[MUSIQUE] Je suis David Lorrain.
J'ai fondé Recyclivre en 2008,
sur le concept que les livres, on ne les met pas à la poubelle.
La surface habitable est petite ; on déménage,
on ne sait pas quoi faire des livres.
Et donc j'ai fondé recyclivre.com, le premier service de collecte de livres à
domicile à destination des particuliers, associations, entreprises,
collectivités, et les livres, nous les revendons sur Internet,
et 10 % du chiffre d'affaires généré, nous le reversons à des associations
qui luttent contre l'illétrisme ou la préservation de la planète.
Donc Recyclivre, en quelques mots et quelques chiffres : j'ai commencé
dans ma cave en 2008 et aujourd'hui on a 350 000 livres en stock,
on a collecté un million et demi de livres, on est rentables depuis
l'année deux, on a reversé aujourd'hui plus de 280 000 € à des associations,
on expédie 1 500 livres par jour, nous sommes présents aussi à Paris,
Bordeaux, on vient d'ouvrir Lyon il y a deux mois et on va ouvrir Lille et Nantes
d'ici à la fin de l'année 2015.
Donc le business plan, pour moi, ça a été la colonne vertébrale du projet.
Il faut savoir que Recyclivre, en fait, c'était quelque chose de nouveau,
qui n'existait pas.
Il n'y avait pas de données donc c'était compliqué, il fallait essayer de se
rattacher à quelque chose, et ça m'a permis d'aller d'étape par étape,
donc à commencer à regarder le marché, l'état du marché, la concurrence est-ce
qu'il y en avait, combien ça allait coûter, ça c'est assez facile à voir,
après combien est-ce que ça allait rapporter c'est plus compliqué.
Et puis aujourd'hui on continue à se servir, moi je continue à me
servir du business plan, les tableaux, que j'avais faits, financiers,
qui sont en général l'aboutissement du business plan, les dernières pages
c'est sur les tableaux financiers, le compte de résultats, la trésorerie, etc.,
aujourd'hui moi c'est des tableaux dont je me sers encore aujourd'hui de reporting.
Donc cette démarche d'écriture du business plan,
pour moi elle a été assez longue ou assez courte, je ne sais pas,
mais ça m'a pris bien six mois, parce qu'on cherchait des chiffres,
cherchait des chiffres, et puis il faut que ça mature, il faut comprendre un petit
peu comment est-ce qu'on va faire ; moi c'est la première entreprise que j'ai
créée, Recyclivre, je me lançais un peu dans l'inconnu,
et le business plan ça sert à quoi aussi, ça sert à essayer de se rassurer un petit
peu et d'essayer d'enlever un petit peu de risque par rapport à la création, même si
dans chaque création il y a du risque et l'entrepreneuriat c'est du risque,
mais en écrivant un business plan et en s'intéressant sur les questions de marché,
de concurrence, de rentabilité, ça permet de diminuer ce risque-là.
Donc le business plan sert aussi quand on cherche à lever des fonds.
Moi, ça m'a servi deux fois ; on a levé des fonds deux fois avec Recyclivre,
une fois six mois après avoir créé et une autre fois il y a quelques mois,
il y a huit mois aujourd'hui, donc ça permet de rassurer aussi les
investisseurs et qu'ils se disent, il a la tête à peu près bien faite,
et est-ce que ses chiffres sont bons ou pas ça personne n'en sait rien et c'est
l'avenir qui le dira, ça permet de voir qu'on arrive à croiser les chiffres et
qu'il n'y a pas des données qui sont complètement aberrantes,
et qui rentrent à peu près dans la réalité d'un business plan.
Le business plan, en fait il n'est jamais terminé, parce que un, votre marché,
il évolue, deux, vous évoluez aussi, vous, sur votre vision du marché ;
juste pour illustrer, moi j'ai fait un premier business plan en 2008,
quand j'ai créé Recyclivre, et en 2009 j'ai levé une première partie de fonds,
à peu près 120 000 €, qui m'a permis de lancer des choses,
de commencer à recruter des salariés, et puis après j'ai été accompagné dans un
programme Scale Up qui m'a permis de remettre à plat, un peu, le business plan,
et de se ressortir un petit peu la tête du guidon et de se dire, OK,
où est-ce qu'elle est ma proposition de valeur, qu'est-ce que je fais, où je vais,
quelle est ma stratégie, et un an après la sortie de Scale Up,
on a relevé un autre deuxième tour de table à 300 000 €, pour nous accompagner
sur le développement de Recyclivre et ouvrir Lyon, Lille et Nantes.
Moi si j'avais un conseil aujourd'hui à donner à un entrepreneur, c'est un,
lire Le business plan pour les nuls, parce que c'est un bouquin qui est très bien
fait, et deux, quand on est à peu près satisfait de son business plan,
à 90 %, c'est le moment de se lancer, et done is better than perfect.