Aujourd'hui donc j'ai participé à la JSBC
pour monter l'entreprise sociale afin de développer la production et la
commercialisation de notre première innovation qui s'appelle le Pàt.
Et donc c'est le premier tissu à base de fibre naturelle de jute,
spécialement conçu pour applications composites.
Ce qui est difficile, pour nous en tout cas,
ça a été vraiment l'étude de marché, parce qu'on s'adresse, c'est une innovation,
et donc c'est un projet qui n'existe pas et qui n'a pas vraiment de suppléant.
Donc on n'a pas pu regarder ce qui se faisait déjà pour
essayer de voir quelle place on pouvait prendre par rapport, un benchmark en fait.
Il a fallu vraiment se dire voilà, aujourd'hui il n'y a aucune alternative.
S'il y avait une alternative, quels seraient ses débouchés,
combien de temps ça prendrait, quel volume etc, etc.
Et ça, c'est vraiment assez, en université c'est pas facile, et pour ça, du coup,
ce qu'on a fait c'est vraiment eh bien justement
en fait on n'a pas vraiment commencé par faire le business plan.
On a plutôt commencé par développer avec les peu de moyens qu'on avait des
premières machines pour sortir des premiers produits,
et essayé d'aller vendre notre produits comme ça.
Et c'est au retour des clients qu'on a pu se dire, OK, on n'est pas capables de dire
qu'on aura une part de marché de x % parce que dans tous les cas, sur un marché aussi
énorme, ce serait 0,1 % ce qui serait ridicule, mais par contre avec ce produit,
on est capables de démarcher en tentant un client, et ce client nous demandera tant
de volume et ce sera un volume potentiellement réplicable etc, etc.
Donc ça c'était une première partie assez difficile, et la deuxième partie,
je pense que c'est la partie de chiffrage, de justement combien d'investissement pour
monter une chaîne de production, combien de temps ça va prendre etc.
C'est toujours un petit peu difficile, et puis en plus nous, chez Gold of Bengal,
on est plutôt comment dire, pragmatiques, on y va étape par étape,
et du coup on n'a pas forcément tendance à aller soulever des montagnes d'argent, et
on préfère faire avec nos petits moyens, alors que là dans le cadre d'un business
plan, on conseillerait plutôt justement de mettre le paquet et voilà, et de voir
gros, sachant que forcément je pense que les fonds seront toujours doublés et
le temps estimé sera toujours quadruplé [RIRE] donc il faut pas hésiter à y aller.
Donc le business plan a commencé au mois de septembre par cette étude de marché.
Donc en fait je dis étude de marché,
c'était vraiment présentation du produit aux clients.
Ça ça a pris trois mois, et puis après il y a eu deux mois de chiffrage,
mais parce que en même temps on montait la chaîne de production, on faisait les
derniers tests sur notre chaîne, et donc en fait les deux avançaient en parallèle.
Après, je pense qu'il faut pas hésiter à prendre le temps de le faire,
à se faire soutenir, à se faire aider par tous les gens qui nous entourent,
que ce soit des amis, des collaborateurs, ou même des gens du secteur,
et à prendre le temps de bien le faire parce qu'une fois que c'est fait,
même s'il évoluera toujours, eh bien on aura une base pour la suite...
au final six mois.
Faire ce business plan,
finalement ça nous a fait vraiment réfléchir sur tous les points, que ça soit
la vision du projet, sa mission, mais aussi comment on allait mettre en place
tous les outils pour nous permettre justement d'arriver à cet impact.
Et ça c'est des questions qui se posent tous les jours,
mais finalement si on ne s'efforce pas à les écrire, à les chiffrer,
eh bien on ne les approfondit pas à fond.
Et donc nous, voilà, faire ce business plan,
se faire critiquer en plus par justement les gens à qui on le faisait lire,
eh bien ça nous avait vraiment avancés.
Je pense qu'on ne voit plus le projet exactement de la même manière qu'on le
voyait il y a six mois.
En tout cas, on le voit de manière plus réaliste.
On a pu vraiment approfondir des questions.
On avait plein de sujets sur la tête, mais c'est vrai que voilà, il faut prendre le
temps de creuser et d'approfondir ces sujets-là, et le business plan sert à ça.
Avant même d'aller chercher des fonds en fait,
c'est vraiment pour l'entrepreneur le meilleur moyen de se poser les bonnes
questions et puis d'avoir une base solide pour lancer toute activité.
Ce que je recommanderais pour lancer un business plan,
c'est ne surtout pas commencer par un business plan.
Mais ce serait plutôt, avec les peu de moyens disponibles,
commencer à faire son premier produit ou son premier service et puis aller vraiment
le tester comme si c'était un projet perso.
En fait aller le tester, le faire essayer, voilà par ses clients,
ses utilisateurs, même ses suppliers, etc.
Vraiment faire une petite simulation et ensuite si ça ça marche bien,
se lancer dans l'élaboration du business plan.
Parce que le business plan,
ça prend beaucoup de temps et donc s'il n'y a pas un premier test,
eh bien ça peut être beaucoup de temps perdu pour pas grand chose.
Donc ça c'est la première chose.
Et la deuxième chose,
ce serait de se faire aider par tous les gens qui nous accompagnent.
Même si on pense être entrepreneur c'est tout seul avec son équipe,
en fait c'est vraiment pas le cas parce qu'on a forcément de la famille,
des amis ou des gens, des anciens collaborateurs d'école ou de travail
qui sont passés par là, ou en tout cas qui ont des spécificités à nous apporter
parce que là on a tous forcément des problématiques en commun.
Et du coup voilà, ne pas hésiter à leur poser des questions,
à se faire relire et à se faire critiquer.