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Penchons-nous maintenant sur
l'importance que représente ces partenariats pour ces associations.
Il existe une certaine tendance à percevoir les associations comme
des acteurs passifs de ces partenariats.
Elles seraient dans une posture de demandeur
sans avoir grand chose à apporter.
Nous avons commencer à tordre le cou à ces idées reçues et à ces préjugés.
En effet, les structures d'intérêt général ont, elles aussi, de nombreux éléments à
apporter à ces partenariats, de nombreuses compétences, de nombreux atouts.
Rappelons d'abord les principales fonctions que l'on peut
reconnaître au secteur associatif.
Un, les associations sont le lieu d'incarnation privilégiée
de l'engagement bénévole.
Deux, elles sont opératrices dans des domaines où ni les acteurs publics,
ni les acteurs privés lucratifs n'arrivent à intervenir et ne peuvent intervenir.
Trois, elles sont porteuses d'innovations grâce à leur proximité avec les personnes
et les territoires, qui leur permet de capter, ce que l'on appelle,
les signaux faibles.
Leur capacité d'innovation est particulièrement recherchée par les
entreprises, qui apprécient leur démarche empirique.
En effet, les associations partent des besoins du terrain et sont capables de
développer des réponses adaptées avec peu de ressources et sans
nécessairement avoir besoin de modéliser la solution avant de l'expérimenter.
Il s'agit là d'une souplesse d'action que beaucoup d'entreprises ne peuvent avoir.
Malgré tout,
la principale faiblesse des associations réside dans leurs modèles économiques.
La plupart d'entre elles ont des modèles de financement, que l'on appelle,
hybrides, mais qui dépendent en général, en grande partie de subventions publiques
ou de dons privés, comme nous l'avons vu dans la première partie de ce MOOC.
La raréfaction de ces ressources économiques
se couple à une évolution de leur pratique de gestion de leurs ressources humaines.
D'un côté, le nombre global de bénévoles est en augmentation,
mais leur action est souvent plus limitée dans le temps que par le passé.
De l'autre, les associations recherchent des salariés
aux profils de plus en plus pointus, sans pouvoir proposer
des rémunérations aussi attractives que celles ayant cours dans le secteur privé.
Il devient donc essentiel pour les associations d'optimiser leurs
fonctionnements et de s'allier avec d'autres acteurs ou
de mutualiser les moyens, afin de n'investir, de ne s'engager, que là,
où la valeur de l'association est la plus forte.
Lorsque des synergies sont possibles entre 10 et 30 % des coûts peuvent en moyenne
être réduits sans impact sur le cœur de l'activité de l'association.
Si on reprend le fameux carré magique du Rameau, quatre objectifs motivent donc la
recherche de partenaires privés par les associations.
Un, disposer de ressources humaines ou de compétences complémentaires.
Le mécénat de compétences est particulièrement utile sur les fonction
support, comme l'informatique ou sur le secteur technique,
comme la logistique en situation d'urgence.
Les salariés peuvent également être mobilisés pour des actions
plus ponctuelles, telles qu'une course solidaire au bénéfice de l'association
ou le réaménagement de locaux.
Ils peuvent même, dans ce cadre, devenir des bénévoles réguliers.
Deuxième objectif du carré magique,
obtenir des ressources financières, bien sûr.
Il faut souligner qu'un partenariat privé peut avoir un effet de levier,
et d'entraînement sur d'autres partenaires financiers,
comme d'autres entreprises de leur réseau ou les pouvoirs publics, par exemple.
Troisième objectif, l'implication des parties prenantes.
Un partenariat va permettre à l'association d'accroître la portée de
son message, en mobilisant les réseaux de l'entreprise à laquelle elle va s'allier.
Elle va également améliorer sa compréhension des enjeux économiques
du territoire, grâce à cette alliance.
Enfin, déployer son innovation, oui,
les associations sont des ferments d'innovation, mais ces innovations restent
souvent cantonnées à une échelle très locale, car les associations n'ont pas les
moyens, ni les ressources de les déployer à grande échelle.
Les entreprises vont alors permettre d'industrialiser ces solutions innovantes
grâce à leurs ressources, grâce à leurs moyens financiers,
mais aussi grâce à leurs expertises et à leurs réseaux.