0:00
[MUSIQUE]
[MUSIQUE] Bonjour.
Je m'appelle Guy Kauffmann,
je suis directeur général des Services du département du Val d'Oise.
Le département a trois missions principales : une mission sociale, avec,
d'une part, ce qu'on appelle des aides individuelles, par exemple le RSA,
ou l'aide aux personnes âgées ou handicapées ; d'autre part,
la prise en charge des établissements médico-sociaux de ces publics fragiles.
Deux autres missions importantes :
l'entretien et la gestion du collège, puis l'entretien et la gestion du [INAUDIBLE].
Nous sommes aussi présents dans d'autres secteurs comme le sport,
la culture ou le tourisme.
À titre personnel, j'ai aussi travaillé sur le projet Grand Paris,
dont je vais pouvoir vous parler, et j'ai aussi une expérience en entreprise privée
après avoir eu une formation initiale d'ingénieur des ponts et chaussées.
La notion de territoire est essentielle quand on veut s'intéresser à des
projets de territoire et les mettre en mouvement.
La première question c'est : qu'est-ce qui fait le territoire?
Il y a des réponses, je dirais, très techniques et cartographiques : ce sont,
par exemple, les bassins de vie, là où chacun consomme,
se déplace pour aller travailler.
C'est donc à la fois la carte des bassins de vie et la carte des déplacements
domicile-travail en particulier.
Qu'est-ce qui fait le territoire?
Ce sont aussi les emplois, c'est-à-dire les entreprises,
notamment celles qui font le même métier.
Par exemple, on peut remarquer que le long de la vallée de la Seine on trouve
beaucoup d'usines automobiles ; on parle de vallée automobile.
C'est aussi le cas dans le nord, c'est la deuxième carte, celle des entreprises.
Il ne faut pas oublier non plus une carte urbaine et sociale.
Il y a aussi une dimension de sociologie politique qui sont un peu
les sensibilités sociales des différentes parties du territoire.
Il y a, bien entendu, l'histoire et la géographie : parce qu'il y a eu, dans le
temps, différentes façons d'administrer ces territoires qui restent importantes.
Par exemple, le Vexin : il se décline en Vexin normand et en Vexin français.
Cela renvoie à des notions de territoire très anciennes de l'époque gallo-romaine.
Donc, faire un territoire c'est presque de
l'art ; cela consiste à prendre en compte toutes ces dimensions
et essayer de dessiner un territoire qui fasse également sens en
tant que projet territorial et qui a une signature qui le distingue des autres.
Alors, ce sur quoi j'ai beaucoup travaillé et dont j'ai envie de
vous parler c'est l'économie de la connaissance, c'est-à-dire l'enjeu,
aujourd'hui, dans l'environnement mondial et européen, pour beaucoup de territoires
de se positionner sur cette économie de la connaissance.
Et quand on prend ce prisme, les acteurs principaux d'un territoire ce sont,
bien sûr, les collectivités locales, l'État, en France en particulier,
mais ce sont aussi ceux qui sont dépositaires de cette économie de la
connaissance : les réseaux d'incubateurs, les jeunes entreprises en création,
tout ce qui concerne l'enseignement supérieur, avec ses laboratoires,
ses lieux de vie étudiants, ses lieux d'enseignement.
C'est donc, en quelque sorte, tout cet écosystème qui peut faire territoire,
auquel il faut s'intéresser pour réfléchir à une dynamique territoriale,
pour les mettre en mouvement ensemble sur une signature.
Les territoires sur lesquels je travaille et j'ai travaillé sont à la
fois celui du groupe Paris, à l'échelle de la région Ile de France,
et deuxièmement sur le territoire du Val d'Oise, avec plusieurs pôles,
notamment un pôle à la fois déjà développé mais encore à fort potentiel qui est
le pôle de Roissy, avec tout le couloir aéroportuaire qui va jusqu'à Roissy,
puis un autre pôle qui est dans la vallée de la Seine, le pôle de Confluence,
à mi-chemin entre Paris et la Normandie et qui est, sans doute,
le futur pôle logistique à l'ouest de l'Ile de France,
avec un port qui se développe au confluent de la Seine et l'Oise.
Les enjeux sont ceux du positionnement de Paris par rapport aux autres grandes
métropoles mondiales, la création d'un grand Paris polycentrique,
c'est-à-dire où toute la connaissance,
le savoir, la valeur ajoutée ne soient pas concentrés au centre de Paris,
mais où puissent rayonner plusieurs pôles avec leur signature propre.
Pour Confluence, cela peut être la logistique,
pour le couloir aéroportuaire les industries aéronautiques,
mais aussi une terre d'échanges, comme on l'a dit, tournée vers le tourisme
international, avec des projets comme celui d'Europa City.
Au sud, il y a un pôle qui est train de se développer autour de la santé et
des biotechnologies ; à l'est, autour de la ville de demain.
On voit donc que ce projet du grand Paris c'est une vision d'un territoire,
où plusieurs pôles spécifiques se parlent,
pour créer un réseau qui promeut et fait avancer
l'ensemble du territoire, avec derrière un concept et une notion qui se déclinent,
celle de cluster qui consiste à rassembler plusieurs petites,
moyennes ou grandes entreprises qui font un peu les mêmes métiers et sont
positionnées sur ces signatures territoriales à côté d'écoles elles-mêmes
spécialisées dans le même domaine, tout cela permettant de créer
une activité beaucoup plus facilement que si tous ces acteurs étaient dispersés.
Alors, qu'est-ce qu'on met autour d'une table quand on travaille sur l'économie de
la connaissance et la constitution de clusters?
On met les responsables, parce que l'aspect du personnel est important : les
directeurs de grandes écoles, les présidents d'universités,
les présidents de la grande boîte de référence du secteur,
peut-être aussi des réseaux d'incubateurs ou un responsable incubateur.
On va mettre, bien sûr, les collectivités locales, l'État ayant toujours un rôle
important chez nous, et quand on parle d'associations dans ce monde-là,
ce sont plutôt des réseaux qu'on essaie de mettre autour de la table,
qui rassemblent des PME ou des jeunes start-up.
Ceux qu'on essaie de mettre autour de la table ce
sont aussi les porteurs de projets.
Et c'est tout cela qui permet d'avancer sur un projet de territoire.
Ce qu'on promeut également dans un conseil départemental ce sont les affaires
sociales.
C'est effectivement d'avoir un réseau vivant d'associations qui
contribuent à cette prise en charge des publics en difficulté.
Ce sont souvent des associations qui gèrent, par exemple,
un certain nombre de maisons d'accueil pour les enfants confiés à la Protection
de l'enfance, il y a des associations en matière de parentalité,
en matière d'insertion, pour les bénéficiaires du RSA.
Il y a donc tout un tissu associatif avec lequel nous travaillons,
que nous pilotons, que nous finançons, que nous alimentons.
Pour nous, c'est une préoccupation constante que de le rendre
plus performant en termes de services rendus à la population,
et de le rendre plus innovant, au service du territoire.
Le lieu où deux regards, qu'on pourrait penser un peu différents, entre l'économie
de la connaissance, le regard économique et le regard social se rencontrent c'est
tout le domaine de l'insertion, de la connaissance de l'entreprise.
Nous sommes, dans les départements, assez sensibles à toute la classe d'âge
des collégiens, et nous initions donc les collégiens à la vie de l'entreprise.
Nous sommes aussi sensibles au sort des bénéficiaires du RSA, et donc, là aussi,
nous avons des dispositifs d'insertion que nous construisons le plus possible avec un
certain nombre de partenaires, de réseaux d'entreprises.
C'est là aussi où se rencontrent ces réseaux sociaux de terrain et
des dynamiques d'entreprise et d'économie que nous promouvons par ailleurs.
[MUSIQUE]