Ce module s’intéresse aux frontières sociales intra-urbaines et constitue une première introduction aux études urbaines.
Pour ce faire, il adopte d’abord (Leçon : La grande ville et la naissance d’un souci pour la vie de proximité) un point de vue historique en cherchant à répondre à la question de savoir comment les études urbaines en sont venues à s’intéresser – au tournant du XIXe siècle – à la vie des groupes sociaux dans la grande ville. Car, si la grande ville (en tant que métaphore de la société industrielle) apparaît à certains penseurs des XIXe et XXe siècles comme le lieu d’une mutation profonde, tant du point de vue du lien et du contrat social, les réflexions de Max Weber sur la tension communalisation-sociation vont bien vite conduire les sciences sociales à l’état naissant à s’intéresser à la vie de proximité dans la ville, à ce qu’il reste de la communauté, du village, dans la métropole. La grande ville réarticule des mondes sociaux divers et multiples dans une nouvelle morphologie.
Dans un deuxième temps (Leçon : Les communautés dans la ville) ce module se consacre donc à l’explicitation des thèmes investigués par les études urbaines dans leur découverte d’une vie de proximité dans l’univers métropolitain. Ce sont les grandes familles de travaux sur le quartier qui sont alors présentées.
La troisième leçon s’intéresse aux « processus créateurs de frontières sociales intra-métropolitaines » au moyen des notions d’agrégation et de ségrégation. L’exemple historique du « ghetto » de Chicago, tel que l’a documenté Louis Wirth, et le cas plus contemporains des agglomérations suisses permet d’illustrer les dynamiques à l’œuvre dans la différenciation sociospatiales, notamment du point de vue des comportements résidentiels et du fonctionnement du marché du logement.
Cette leçon s’arrête plus longuement sur les gated communities, à savoir un cas de frontières intra-métropolitaines plus rigides. Ce sont les causes et les conséquences de ces territoires fermés qui sont envisagées, mais aussi leur histoire et les acteurs participant à la circulation de cette forme urbaine.
Enfin, trois études de cas (l’auto-agrégation sécuritaire des expatriés, les détournements du mur de séparation entre Israël et les territoires palestiniens, les frontières urbaines de la nuit) permettent d’ouvrir la réflexion sur d’autres formes de limites intra-métropolitaines.
S’il existe des processus créateurs de frontières intra-métropolitaines, si la règle voulant que « qui se ressemble s’assemble » paraît être une tendance naturelle du marché immobilier, la question de savoir comment équilibrer le territoire, égaliser l’accès aux différentes aménités paraît pertinente. La leçon 4 (Les limites de la ville : l’action urbanistique entre mixité sociale et durabilité) met ainsi en discussion un des outils les plus utilisés par les acteurs de la fabrique urbaine pour optimiser l’allocation des ressources sur un territoire donné (la mixité sociale) avant de conclure sur les enjeux de la ville durable.